Les résultats de HSBC ont reculé au premier semestre, la première banque britannique ayant passé pour deux milliards de dollars de provisions, en prévision d'amendes aux États-Unis pour son rôle dans le blanchiment d'argent et du dédommagement de clients au Royaume-Uni.

La banque a mis de côté 700 millions de dollars américains dans le cadre des enquêtes aux États-Unis sur l'argent sale, estimant toutefois que le montant des amendes pourrait être «significativement plus élevé».

«Nous nous excusons pour nos erreurs passées en matière de contrôle contre le blanchiment d'argent», a déclaré le directeur général Stuart Gulliver.

Une commission d'enquête du Sénat américain a estimé récemment que la banque avait fait prendre des risques au système financier du pays en l'exposant à des activités de blanchiment d'argent lié au trafic de drogue ou au financement du terrorisme dans les années 2000.

Les analystes estiment que l'amende infligée à HSBC par les autorités américaines pourrait atteindre 1 milliard de dollars.

Les résultats de HSBC ont également été plombés par une provision de 1,3 milliard de dollars pour des compensations de clients au Royaume-Uni, où les banques font face à de nombreux litiges liés à des ventes forcées d'assurances emprunteur.

Les banques britanniques ont ainsi provisionné des milliards à cause de ce produit d'assurance appelé «PPI», qui a longtemps été vendu d'office aux clients avant que cette pratique ne soit définitivement condamnée par la Haute Cour de Londres.

Elle doivent également mettre de l'argent de côté pour dédommager certaines petites et moyennes entreprises dans une affaire de ventes de produits de couverture contre les variations de taux d'intérêts, qui avait été mises à l'index par l'autorité des marchés financiers (FSA) fin juin.

Sous l'effet de toutes ces charges exceptionnelles, HSBC a réalisé un bénéfice net en baisse de 8% à 8,44 milliards de dollars au premier semestre, contre 9,21 milliards un an plus tôt.

Le bénéfice imposable a cependant progressé de 11% à 12,74 milliards de dollars, grâce à des cessions d'actifs.

Par ailleurs, la banque indique avoir fait l'objet de demandes d'informations dans le cadre des enquêtes de régulateurs sur le scandale des manipulations de taux Libor et Euribor.

Elle est aussi la cible de plaintes --aux côtés d'autres établissements-- de la part de particuliers aux États-Unis.

Pour l'instant, seule la britannique Barclays a payé 290 millions de livres aux régulateurs britannique et américain dans le cadre de cette affaire, qui l'a profondément déstabilisée, avec le départ de son directeur général Bob Diamond.

Mais d'autres banques sont concernées et devront vraisemblablement payer à leur tour.

HSBC indique ne pas pouvoir évaluer pour l'instant l'impact financier sur ses comptes de l'affaire du Libor.

Ces différentes affaires «ont éclipsé la performance financière et ont encore ajouté à l'inquiétude du public et à la défiance inspirée par le secteur bancaire», a reconnu le président du conseil d'administration de HSBC, Douglas Flint, qui a présenté des excuses à son tour.