Les marchés boursiers ont bondi, vendredi, alors que se multipliaient les signes d'une éventuelle résolution de la crise de la dette qui perdure dans la zone euro. L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a gagné 126,61 points, à 11 766,36 points, après que la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande eurent affirmé dans un communiqué conjoint qu'ils feraient le maximum pour empêcher la scission des 17 pays qui utilisent l'euro. Ils n'ont cependant pas précisé ce qu'ils entendaient faire.

Les marchés se sont fortement redressés depuis que le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, s'est engagé, jeudi, à faire «tout ce qu'il faut pour préserver» l'euro. Après avoir répété pendant des mois qu'il appartenait aux gouvernements de restaurer la confiance dans la zone euro, M. Draghi a laissé entendre que la BCE pourrait agir pour faire baisser les taux d'intérêt des pays en difficulté, comme l'Espagne et l'Italie.

«En fin de compte, la seule institution qui est cruciale pour le règlement de cette question est la Banque centrale européenne», a affirmé Patrick Blais, gestionnaire de portefeuille chez Gestion d'actifs Manuvie.

Le dollar canadien a gagné 0,51 cent US, à 99,56 cents US.

La Bourse de croissance TSX a clôturé à 1190,64 points, en hausse de 9,22 points. Le dollar canadien a clôturé vendredi à 99,56 cents US, en hausse de 0,51 cent US par rapport à jeudi. Le dollar américain a terminé la journée à 100,44 cents CAN, en baisse de 0,52 cent.

L'espoir d'une intervention des banques centrales en Europe et aux États-Unis a permis à la Bourse de Toronto de progresser de 1,23 pour cent, cette semaine.

Wall Street

Wall Street a terminé en hausse vendredi, clôturant au-delà des 13 000 points pour la première fois depuis début mai grâce à l'enthousiasme suscité par les dirigeants européens: le Dow Jones a pris 1,46% et le Nasdaq 2,24%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a décollé de 187,73 points à 13 075,66 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 64,84 points à 2958,09 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est renchéri de 1,91% (+25,95 points) à 1385,97 points.

«La hausse a été forte», s'est réjoui Peter Cardillo, chef économiste de Rockwell Global Capital, alors que le Dow Jones a terminé à son plus haut depuis le 4 mai. Selon l'analyste, «l'accélération» de la Bourse américaine s'explique par «les soutiens apportés par la France et l'Allemagne à Mario Draghi», le président de la Banque centrale européenne (BCE)  qui s'est dit prêt jeudi à faire le nécessaire pour préserver l'euro.

«La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro», avait-il ainsi déclaré, ajoutant un mystérieux: «Et croyez-moi, ce sera suffisant».

En réponse, la chancelière Angela Merkel et le président François Hollande ont assuré, dans un communiqué commun diffusé à l'issue d'un entretien téléphonique, que «la France et l'Allemagne sont fondamentalement attachées à l'intégrité de la zone euro. Elles sont déterminées à tout faire pour la protéger». Ces propos semblent annoncer une action concertée entre les gouvernements de la zone euro et les autorités monétaires.

«Cela encourage les investisseurs à croire que la BCE est en train de plancher sur des mesures fortes pour acheter de la dette espagnole et italienne», a indiqué M. Cardillo, avertissant que si M. Draghi devait décevoir, «les conséquences seraient graves pour les marchés».

En outre, Wall Street a été soulagée de voir que la croissance américaine avait été moins mauvaise que prévu au deuxième trimestre. Le PIB des États-Unis a ainsi augmenté de 1,5%, contre 1,2% attendu. «Ce n'est pas encore la récession et le marché est devenu tellement coutumier ces derniers temps de statistiques économiques pas brillantes, que ce chiffre lui paraît presque bon», a relevé Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com.

Le marché obligataire a fini en nette baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 1,555% contre 1,428% jeudi et celui à 30 ans à 2,642% contre 2,490%.

Avec Agence France Presse