On n'a pas toujours l'occasion de faire une seconde impression et Facebook (FB) a raté l'occasion d'arracher un sourire à ses actionnaires en livrant des résultats d'exploitation sans éclat, après la fermeture des marchés boursiers jeudi après-midi.

Le site internet communautaire a conclu le deuxième trimestre avec un bénéfice de 12 cents US par action, exactement ce qu'attendaient les analystes, sur un chiffre d'affaires 1,18 milliard US, juste au-dessus des attentes.

Cela représente une augmentation de près de 24% pour le bénéfice net et de 29% pour le chiffre d'affaires, par rapport à la même période l'année dernière. Il n'y a pas de chiffres comparables disponibles pour le bénéfice par action.

La communauté financière était fébrile jeudi dans l'attente de cette première communication d'importance du président du grand réseau social, Mark Zuckerberg, depuis son entrée ratée en Bourse.

Les actions de FB ont plongé de 8,5%, à 26,85$US, en séance. Elles ont rebondi sur le marché hors-cote dans les minutes suivant la publication des résultats, pour ensuite reprendre le chemin descendant.

Le titre a perdu près du tiers de sa valeur depuis son inscription à 38$US pièce au NASDAQ le 17 mai dernier.

Le marché jaugeait notamment l'impact de la baisse des affaires de Zynga. Le plus important fournisseur de jeux en ligne pour Facebook a dévissé de près de 40% en Bourse jeudi, le marché étant éminemment déçu par ses résultats publiés la veille.

Selon l'analyste Laura Martin, de la firme Needham&Company, de San Francisco, Facebook se distance toutefois du concepteur des jeux en ligne FarmVille et CityVille en diversifiant ses fournisseurs.

Facebook soutire des commissions de 30% des produits récréatifs offerts sur ses pages. Selon les calculs de l'analyste, ces ristournes comptaient pour environ 12% des recettes de l'entreprise californienne en 2011.

Facebook précise que ses revenus publicitaires ont progressé de 28%, à 992 millions US, au deuxième trimestre de 2012 et qu'ils représentent 84% du total. Les analystes craignent un ralentissement des recettes publicitaires, alors que les utilisateurs se déplacent vers les appareils mobiles, où le réseau social cherche encore sa place.

L'entreprise travaillerait d'ailleurs au développement d'un téléphone intelligent avec le fabricant HTC Corp., de Taïwan, pour l'été 2013, selon la rumeur.

Le fondateur, Mark Zuckerberg, a indiqué dans un communiqué que l'entreprise était «concentrée sur les investissements dans ses axes prioritaires: l'internet mobile, la plateforme et les publicités sociales». Ses dépenses d'investissement du trimestre ont plus que triplé, à 413 millions US.

Le nombre d'utilisateurs actifs par mois de la populaire application a progressé de 29%, à 955 millions, au 30 juin, et 543 millions d'amis consultent maintenant le site à partir d'appareils portables, 67% de plus qu'il y a un an.

Facebook a par ailleurs comptabilisé une perte extraordinaire de l'ordre de 159 millions US attribuable au traitement comptable des options accordées aux dirigeants et par les impôts liés à ces rémunérations qui ont totalisé 1,3 milliard US.

Analystes et investisseurs s'interrogent toujours sur l'efficacité de la publicité dans les pages de Facebook et ses initiatives en matière d'applications mobiles. Au-delà de sa popularité, Facebook doit encore démontrer la force et la rentabilité de son modèle d'affaires.

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