Les Bourses européennes inversaient la tendance jeudi en fin de matinée passant pour la plupart dans le rouge, à quelques heures de l'ouverture d'un sommet des dirigeants de l'Union européenne destiné à assurer l'avenir de la zone euro toujours empêtrée dans la crise de la dette.

Vers 8h00 (heure de Montréal), Francfort reculait de 1,58%, Londres de 1,24%, Paris de 1,03%, Milan de 1,11%. De son côté, Madrid limitait les pertes avec un moindre recul de 0,36%.

Après une ouverture en légère hausse, les places financières du Vieux Continent ont été gagnées par un vent de fébrilité à la suite notamment d'informations peu optimistes en provenance d'Allemagne.

«Personne ne veut prendre de risque avant de connaître l'issue du sommet», explique Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.

«Plusieurs déclarations en Allemagne ont refroidi l'atmosphère dans la matinée, selon lesquelles il ne fallait pas attendre beaucoup de résultats du sommet», a-t-il ajouté.

Signe d'un regain de tension, le taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne revenait quasiment à 7% sur le marché obligataire.

De son côté, l'Italie a emprunté en fin de matinée 5,42 milliards d'euros à cinq et dix ans, atteignant ainsi presque son objectif maximum de 5,5 milliards, à des taux en légère hausse.

Le sommet européen commence en début d'après-midi par une rencontre de l'ensemble des 27 pays membres de l'Union, suivie le vendredi midi des 17 pays de la zone euro, qui s'occuperont plus particulièrement du cas de l'Espagne dont les taux d'emprunt ont atteint des niveaux insoutenables dans la durée.

Ce énième sommet depuis le début de la crise de la dette se veut ambitieux à long terme, avec un plan pour la croissance et une volonté de renforcer l'union monétaire mais risque de décevoir s'il n'apporte pas des réponses immédiates.

«Il y a eu peu de signes encourageants. Angela Merkel a réitéré son opposition à la mutualisation de la dette à court terme pour privilégier une meilleure intégration politique de la zone euro», selon Crédit Agricole CIB.

Pour le président français François Hollande, qui a rencontré mercredi soir à Paris la chancelière allemande, France et Allemagne ont affiché à cette occasion leur volonté d'«approfondir l'union économique et monétaire, demain politique».

Sur le marché des changes ce matin, l'euro inversait également la tendance et perdait du terrain à 1,2431 dollar contre 1,2467 dollar mercredi soir.