Pour bien des vacanciers, l'herbe est plus verte et le soleil plus brillant aux États-Unis. Les investisseurs partagent-ils la même attirance estivale?

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Les conseillers financiers canadiens font plus confiance au marché américain qu'à tout autre grand marché boursier mondial, y compris le Canada, pour placer l'argent de leurs clients au cours des 12 prochains mois, révèle l'étude «Baromètre - Point de vue des conseillers de la Sun Life» publié par Placements mondiaux Sun Life. Plus précisément, 78% des 475 conseillers sondés par Ipsos Reid sont optimistes en ce qui a trait au marché boursier américain comparativement à 60% pour le marché boursier canadien.

Les conseillers financiers voient plus de potentiel aux États-Unis même si la reprise économique y est lente. Ils puisent leur confiance en divers indices en demi-teinte, comme l'amélioration du marché du logement ainsi que la baisse du taux de chômage et de l'endettement des ménages. À comparer, l'économie au Canada paraît stagnante et menacée par le ralentissement chinois ou l'éclatement de la zone euro.

«La tenue favorable de l'économie américaine continue de surprendre de nombreuses personnes et cette tendance à la hausse n'a pas échappé aux conseillers du Canada», constate Sadiq S. Adatia, premier directeur des placements, Placements mondiaux Sun Life. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'un phénomène saisonnier puisque l'optimisme à l'égard des marchés américains ne se dément pas depuis l'an dernier.

Ces experts financiers canadiens ont été de bon conseil jusqu'à maintenant. Le Dow Jones affiche un gain de 2,2% depuis le début de l'année tandis que la Bourse de Toronto affiche un recul de près de 5,9% au tournant du semestre. Entre l'euro, l'or et le dollar américain, les investisseurs ont également donné leur confiance au billet vert de sorte que le recul de l'indice canadien S&P/TSX composé est encore plus marqué lorsque mesuré en dollars américains.

Les investisseurs canadiens paraissent toutefois échaudés par la crise de leurs institutions financières et la volatilité des marchés qui s'en est suivie. Les répondants au sondage Ipsos Reid notent que près de la moitié de leurs clients sont plus réfractaires au risque depuis la crise de 2008.

Aux États-Unis, les consommateurs ne sont pourtant pas si optimistes. La confiance des consommateurs s'est de nouveau détériorée en juin, selon la dernière enquête du Conference Board. En fait, la composante de l'indice liée à la situation présente a augmenté, tandis que celle liée aux anticipations a reculé.

«La baisse des prix de l'essence et la bonne tenue des marchés boursiers au cours des premières semaines de juin faisaient miroiter une possible amélioration de l'humeur des ménages américains. Ces facteurs expliquent probablement la hausse de la composante liée à la situation présente. Ce gain n'est cependant pas assez robuste pour contrebalancer la chute de la composante liée aux anticipations des ménages.

«De nombreuses incertitudes pèsent donc toujours sur la confiance, et les consommateurs se montrent particulièrement inquiets des perspectives d'emploi et de la progression de leurs revenus», note Francis Généreux, économiste principal chez Desjardins. Selon lui, comme les anticipations des ménages sont un assez bon indicateur de l'évolution des dépenses, on ne peut vraiment pas compter sur une rapide accélération de la consommation réelle.