La Bourse de New York a terminé en baisse mercredi, dans un marché sans grande inspiration dans l'attente du scrutin crucial en Grèce dimanche: le Dow Jones a cédé 0,62% et le Nasdaq 0,86%.

Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 77,42 points à 12 496,38 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 24,46 points à 2.818,61 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,70% (9,30 points) à 1314,88 points.

La Bourse de New York n'a pas cessé d'évoluer autour du point d'équilibre, incertaine. «Il n'y pas grand-chose qui fait bouger le marché», a commenté Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors, remarquant que les indicateurs économiques publiés aux États-Unis «étaient dans l'expectative».

«La faiblesse des marchés est générale et on a eu des indicateurs plutôt faibles», a ajouté Mace Blicksilver, de Marblehead Assets Management.

Les investisseurs attendent en particulier les élections législatives en Grèce dimanche «et donc il n'y a pas trop d'échanges avant ce vote crucial qui va déterminer si (Athènes) reste ou non dans la zone euro», a remarqué M. Johnson.

Surtout que la crise en Grèce semble être en train de gagner son voisin chypriote. Après l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, la Grèce et l'Italie, la pression des marchés s'est en effet accentuée sur le troisième plus petit Etat européen.

L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé mercredi la note de Chypre de deux crans à «Ba3», après avoir abaissé mardi celles de deux banques chypriotes, invoquant «le risque accru de sortie de la Grèce de la zone euro». La note d'une troisième banque a été mise sous surveillance en vue d'un éventuel abaissement.

«La crise continue», a souligné Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com. «Tout est à propos de l'Europe».

Les autorités de la République de Chypre, explorant les pistes de renflouement, pourraient opter pour une aide bilatérale plutôt que celle de l'Union européenne afin d'aider les banques du pays en difficulté.

«Le sauvetage ne serait que d'une poignée de milliards de dollars», a noté M. Green, minimisant l'impact d'un sauvetage chypriote.

En outre, Wall Street a suivi l'audition au Sénat du PDG de JPMorgan Chase, Jamie Dimon. Si son audition n'a eu aucun impact sur les cours, «elle pourrait influencer la forme que prendre la réforme de la Règle de Volcker», qui doit davantage encadrer les activités des banques américaines, a noté Frederick Dickson, de DA Davidson.

Les marchés ont semblé apprécier la performance de M. Dimon: le cours de la première banque américaine en terme d'actifs a gagné 1,57% à 34,30 dollars.

La banque d'affaires franco-américaine Lazard a reculé de son côté de 0,52% à 22,84 dollars, après avoir annoncé l'élection à son conseil d'administration de Richard Parsons, qui vient d'abandonner la présidence de Citigroup (+0,18% à 27,67 dollars).

Dans les valeurs internet, le fabricant de jeux vidéo en ligne Zynga est reparti en hausse de 1,31% à 5,05 dollars après avoir plongé à la Bourse de New York la veille. Il était porté par le lancement en Chine de son populaire jeu «Draw Something».

Le groupe informatique Dell, critiqué depuis plusieurs mois pour ne pas verser de dividende, a gagné 2,55% à 12,28 dollars. Il a annoncé mardi qu'il allait commencer à rémunérer ses actionnaires à hauteur de 32 cents par an.

Son concurrent Hewlett-Packard a reculé de 1,01% à 21,48 dollars, tandis que le leader du marché Apple abandonnait 0,69% à 576,16 dollars.

Le groupe internet Yahoo! a perdu 0,87% à 15,34 dollars après l'annonce de son alliance avec la chaîne câblée d'informations financières CNBC, détenue par les groupes Comcast (-1,54% à 29,98 dollars) et General Electric (-0,56% à 19,37 dollars). Yahoo! et CNBC vont former un partenariat qui permettra une mise en commun de leurs informations, vidéos comprises.

Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,599% contre 1,661% mardi, et celui à 30 ans à 2,711% contre 2,772%.