Les travailleurs de l'usine d'ArcelorMittal à Contrecoeur, sur la Rive-Sud de Montréal, dénoncent les investissements de leur employeur en Ontario, au détriment du Québec, selon eux.

Ils réagissent ainsi à ce qu'ils considèrent comme un double discours de la part de la direction, car elle a choisi de renoncer à des investissements majeurs à Contrecoeur - faisant valoir que l'endettement de l'entreprise doit être réduit -, mais procède actuellement à la construction d'une ligne de galvanisation à Hamilton, en Ontario, un projet de 120 millions $.

Claude Langlois, le président de la section locale du syndicat des travailleurs de cette usine, qui font partie des Métallos, s'insurge de constater que la promesse formulée en 2008 pour la construction d'un laminoir à poutrelles n'a pas été tenue.

Ce projet, qui aurait coûté 650 millions $ et créé 200 emplois selon lui, aurait été mis au rancart quand la direction aurait expliqué que le marché des poutrelles n'était «plus là», pour reprendre les mots de M. Langlois.

Le porte-parole syndical indique également que des investissements promis pour un laminoir pour la production de fil machine ne se sont pas concrétisés.

Il estime par ailleurs qu'ArcelorMittal devrait garder davantage de ses activités au Québec.

«On n'a aucune retombée économique du Plan Nord à Contrecoeur. Ce qui se passe, c'est qu'ArcelorMittal extrait de nos sous-sols, de nos sols, à Fermont, à Port-Cartier, puis envoie le minerai en Asie», dit-il.

«Il n'y a pas de transformation de billettes et de brame ici, et nous, on pense que les deuxième et troisième transformations d'acier devraient être faites à Contrecoeur.»

Malgré les bonnes performances de l'usine où il travaille, M. Langlois s'inquiète pour son avenir.

«On s'en tire bien, présentement, mais notre crainte, c'est le futur des travailleurs et de l'économie locale s'il n'y a pas d'investissement», ajoute-t-il.

«Ils (la direction) roulent la machine au bout, il y a des investissements d'entretien, des investissements mineurs pour optimiser la machinerie, mais des montants majeurs et créateurs d'emplois, d'économie, il n'y en a pas à Contrecoeur.»

La direction d'ArcelorMittal n'a pas retourné les appels de La Presse Canadienne, lundi.

Dofasco a été acheté par Arcelor en 2006 et durant cette même transition, Arcelor s'est joint à Mittal Steel.

ArcelorMittal est un groupe sidérurgique mondial présent dans une soixantaine de pays.