La Bourse de New York a lourdement chuté vendredi pour se retrouver aux niveaux de fin 2011, déprimée par les perspectives économiques sombres aux États-Unis où le taux de chômage a connu une hausse inattendue: le Dow Jones a abandonné 2,22% et le Nasdaq 2,82%.

Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 274,88 points à 12.118,57 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 79,86 points à 2.747,48 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a chuté de 2,46% (32,29 points) à 1.278,04 points.

Il s'agit de loin de la pire séance de l'année. Wall Stret a effacé tous ses gains depuis le début de l'année: les cours n'avaient plus évolué à de tels niveaux depuis le 30 décembre.

«Les investisseurs essaient de voir si le risque de récession est en train de s'étendre avec les inquiétudes pour l'Europe, la Chine et de plus en plus les États-Unis», a expliqué Sam Stovall, stratège de Standard and Poor's. «Je ne veux pas dire qu'on est au stade de la panique, mais les investisseurs vendent à tout va», a dit pour sa part Peter Cardillo, chef économiste de Rockwell Global Capital.

Le taux de chômage est ainsi remonté en mai, pour s'établir à 8,2%, alors que les embauches progressaient à leur rythme le plus faible en douze mois, selon des chiffres officiels publiés à Washington.

Le pays a créé 69.000 emplois de plus qu'il en détruisait en mai, indique le rapport sur l'emploi du département du Travail. L'estimation médiane des analystes donnait 150.000 créations d'emploi pour ce mois-là, et un taux de chômage stable, à 8,1%.

«Les entreprises n'embauchent pas en raison de la peur pour l'Europe mais aussi des élections (aux États-Unis): les entrepreneurs craignent que (Barack) Obama soit réélu», a avancé M. Cardillo, selon qui le président sortant «a un programme qui n'est pas favorable à la croissance et à l'industrie».

En outre, la bourse new-yorkaise a été pénalisée par la détérioration de l'activité manufacturière en Chine en décembre. Sous l'effet de la crise sur les marchés européen et américain, l'indice PMI des directeurs d'achat publié par la Banque HSBC s'est élevé à 48,7. Un chiffre supérieur à 50 indique une expansion, un chiffre inférieur une contraction.

Le marché obligataire a poursuivi sa nette hausse, illustrant les craintes des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a chuté à 1,467% contre 1,5810% jeudi, et celui à 30 ans à 2,5400% contre 2,6720%.

Du côté de Toronto

La Bourse de Toronto a clôturé la séance de vendredi sur une baisse marquée, déçue par la faible création d'emplois aux États-Unis et par des données signalant un nouveau ralentissement de l'économie chinoise.

L'indice composé S&P/TSX a chuté de 152,01 points pour terminer à 11 361,2 points. Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,6 cent US à 96,21 cents US.