L'entrée en Bourse très tapageuse du réseau social sur internet Facebook (FB) s'est terminée vendredi sur une déception, l'action arrachant une hausse d'à peine 0,61% par rapport à son cours d'introduction, à 38,23$, après prise en compte des derniers arbitrages.

La clôture est intervenue après une demi-heure d'échanges très serrés où le cours est redescendu jusqu'à son cours d'introduction de 38 dollars, sans jamais toutefois casser ce seuil.

Déjà dans les minutes suivant les premiers échanges publics, l'action était passée d'une hausse de plus de 12% à l'ouverture à 0%, les banques pilotant l'opération parvenant toutefois à éviter de passer sous les 38 dollars. Le titre avait ensuite repris provisoirement de la hauteur.

«Facebook flirte avec le statut d'entrée en Bourse ratée», estimait le site d'analyse financière 247WallSt.com.

Alors que nombre d'analystes avaient anticipé une envolée du titre, jusqu'à plus de 25%, «la réaction (du marché) est un peu moins bonne que nous l'avions espérée», a commenté Gerard Hoberg, professeur de finances à l'université du Maryland, selon qui une hausse de 15% est plus habituelle dans les premiers échanges d'un titre en Bourse.

Pour Darren Hayes, professeur à l'université Pace et ancien banquier d'investissement, «la négativité globale du marché a mis un éteignoir sur l'opération».

Certains mettaient également en cause la plateforme boursière Nasdaq, qui avait retardé les premiers échanges et aurait eu du mal à gérer l'ampleur de l'opération.

Facebook avait mis sur le marché plus de 421 millions d'actions au prix de 38 dollars pièce, soit une opération à plus de 16 milliards de dollars qui lui donnait une valorisation maximale de 104 milliards de dollars, toutes stock options comprises.

L'entreprise, née il y a huit ans dans une chambre d'étudiant à Harvard, a cédé 180 millions d'actions pour son propre compte, récoltant 6,84 milliards de dollars, le solde revenant à des actionnaires initiaux.

La plus grosse depuis Visa

L'introduction en Bourse de Facebook doit par ailleurs permettre de lever quelque 16 milliards de dollars, ce qui en fait la deuxième plus grosse opération du genre pour une entreprise américaine. 

Voici la liste des 10 principales, selon le cabinet spécialisé Renaissance Capital.

1 - Visa: mars 2008, 17,9 milliards de dollars

2 - Facebook: mai 2012, 16,4 milliards

3 - General Motors: novembre 2010, 16 milliards

4 - AT&T Wireless: avril 2000, 10,6 milliards

5 - Kraft: mai 2001, 8,7 milliards

6 - UPS: novembre 1999, 5,5 milliards

7 - CIT Group: juillet 2002, 4,6 milliards

8 - ConocoPhillips: octobre 1998, 4,4 milliards

9 - Blackstone: juin 2007, 4,1 milliards

10 - Travelers: mars 2002, 3,9 milliards

Ce classement prend en compte les offres initiales d'actions ordinaires, sans prendre en compte les titres préférentiels ni d'éventuels titres supplémentaires mis en vente en cas de fort intérêt des investisseurs (option de surallocation).