Les cours du pétrole ont plongé sous le seuil symbolique des 100$ vendredi à la clôture à New York, plombés par le ralentissement inattendu des créations d'emplois au États-Unis qui suscite de vives craintes pour la demande dans le premier pays consommateur d'or noir.

Le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a fini en baisse de 4,05$ par rapport à jeudi, à 98,49$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à son plus bas depuis le 6 février.

Dans un marché déjà nettement baissier cette semaine, les cours du brut ont brutalement décroché dès l'ouverture, à la suite de la publication d'un rapport mensuel officiel sur l'emploi aux États-Unis très attendu par les courtiers qui a fait état d'un net ralentissement des créations d'emplois, que les observateurs n'avaient pas anticipé.

Les cours ont cédé à la très forte pression exercée «par de très faibles chiffres sur l'emploi qui ont semé le doute sur la solidité de l'économie américaine, dans un contexte de demande déjà atone» dans le premier consommateur de brut au monde, a commenté James Williams, de WTRG Economics.

Si le taux de chômage officiel a baissé de 0,1 point de 8,2% à 8,1% en mars, ce chiffre reflétait surtout pour les analystes la baisse de la population active, l'économie américaine ne créant que 115 000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en avril, contre 162 000 créations d'emploi nettes attendues.

«En effet, ces chiffres font très peur aux courtiers» car «historiquement, dès que l'économie est affaiblie, les prix du brut s'effondrent», a continué l'expert.

Dans le sillage des marchés actions, les prix du brut ont ainsi plongé dès la première partie de la séance new-yorkaise, «cassant sous le seuil des 100 dollars, le dernier rempart qui, une fois dépassé, a précipité la chute du marché», a commenté Phil Flynn de PDG Economics.

Par ailleurs, l'offre en brut n'a jamais été aussi abondante aux États-Unis depuis 22 ans. Les stocks de brut américain, qui ont gonflé de près de 30 millions de barils en six semaines, «sont désormais à leur plus haut niveau depuis septembre 1990», ont souligné les experts de Commerzbank.