Attaquée sur la place publique, SNC-Lavalin est encore plus durement malmenée par les marchés. Les analystes financiers gardent néanmoins confiance.

Les actions de SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]] ont certes perdu du terrain encore jeudi. Mais cela a plus à voir avec la chute de prix des ressources naturelles qu'avec ses résultats financiers ou la performance de ses dirigeants à l'assemblée des actionnaires.

L'entreprise tire 15% de ses revenus des hydrocarbures et produits chimiques et 14% des mines et de la métallurgie, ce qui la sensibilise aux aléas de prix du pétrole et des mines et métaux.

Le titre finit ainsi la séance à 37,31$, en baisse de 74 cents par rapport à la veille, après avoir touché un creux de 36,84$. Le titre a perdu près du tiers de sa valeur depuis son sommet de janvier et près de 40% comparé au sommet de 59,97$ établi il y a 10 mois.

SNC s'était même apprécié de quelques cents à 38,17$ en début de journée alors que les analystes et investisseurs digéraient les chiffres publiés avant l'ouverture des marchés. Il s'est également distancé positivement de l'indice général de la Bourse de Toronto, avant de s'y rallier, en fin de séance. Le volume de transactions n'avait rien d'inhabituel.

L'analyste Pierre Lacroix de Desjardins de Valeurs mobilières Desjardins n'a pas trouvé de surprises dans les résultats financiers et y voit du potentiel d'amélioration par rapport à l'an dernier. Sa cible pour le titre: 54$ mais avec un risque supérieur à la moyenne. Maxim Sytchev, d'AltaCorp Capital, maintient aussi sa cible, à 56$, pour une surperformance. De fait, pas un seul des 15 analystes qui suivent l'action ne préconise de s'en départir.

L'analyste Maxim Sytchev note que le marché attribue une valeur très faible aux activités premières de SNC-Lavalin, tout de même l'un des plus importants groupes d'ingénierie et de construction du monde. Au cours récent de 37,30$, cela laisse moins de 12$ pour ce volet, alors qu'on lui attribuait encore récemment près de 30$. C'est dire que plus de 60% de sa valeur s'est envolée.

Les deux principales filiales, l'autoroute 407 en Ontario et l'entreprise albertaine de transport d'électricité AltaLink, comptent en effet pour 12,71$ et 6,36$, respectivement, dans la valeur du groupe. À cela s'ajoutent 700 millions de liquidités, soit l'équivalent de 4,65$ par action.

«Bien que toute la lumière ne soit pas faite sur SNC-Lavalin, il est douteux qu'en quelques mois, le segment d'ingénierie de l'entreprise fonde autant alors que l'économie reste favorable», écrivait l'analyste dans un rapport de recherche précédant la publication des résultats trimestriels.