Le projet d'achat du groupe boursier TMX de Toronto et de Montréal par le consortium financier Maple est à un tournant crucial pour sa continuité.

C'est en effet lundi prochain, 30 avril, que surviendra la nouvelle échéance pour l'offre d'achat de 3,8 milliards de dollars qui a été amorcée il y a un an.

C'est aussi lundi que viendra à terme l'entente de partenariat entre les 13 membres de Maple.

Ce consortium de banques et d'influents investisseurs institutionnels a été constitué il y a un an afin de contrecarrer un projet de fusion entre le groupe TMX et la Bourse de Londres. Du Québec, Maple comprend la Caisse de dépôt et placement, la Banque Nationale, le Mouvement Desjardins et le Fonds de solidarité FTQ.

»Dissidence importante» au sein de Maple

À quelques jours d'une date-butoir, et alors que les feux verts des autorités réglementaires se font toujours attendre, les rumeurs se multiplient dans le milieu financier suggérant une lassitude croissante parmi les membres de Maple.

Cette lassitude serait même près du souhait d'abandon du projet de la part de certains participants au consortium, selon la presse d'affaires torontoise.

Des commentaires obtenus par La Presse Affaires auprès de gens proches du dossier font état d'une «dissidence importante» au sein de Maple, qui serait maintenant divisé en «factions» sur la suite du projet d'achat de TMX.

«Les prochaines décisions seront importantes. La suite des événements sera cruciale pour le point de vue financier. Si la situation ne se détend pas bientôt, il y a des discussions sur la possibilité de passer à autre chose...», a signalé un informateur.

À la direction de Maple, on préfère s'abstenir de commenter ces rumeurs de dissension interne. Tout au plus, on confirmait hier qu'une «annonce de suivi» était en préparation d'ici lundi.

Mais en Bourse, hier, ces rumeurs négatives ont suscité un recul de 2,5% des actions du Groupe TMX, à 42,75$, un prix inférieur de 14% à la valeur de 50$ par action attribuée à l'offre de Maple.

Entre-temps, le contexte des approbations réglementaires demeure nébuleux pour Maple, d'autant qu'il implique plusieurs commissions provinciales de valeurs mobilières et le Bureau fédéral de la concurrence.

Conditions

Dans ce dernier cas, le plus difficile croit-on dans le milieu boursier, Maple et TMX attendent une autorisation qui pourrait être assortie de conditions. Le Bureau serait préoccupé d'une trop grande concentration d'activités boursières au Canada au sein d'une même entreprise qui serait contrôlée par des intervenants financiers majeurs.

Les ambitions de Maple envers TMX sont prévues en deux étapes. D'abord, la prise de contrôle de TMX par Maple. Ensuite, l'inclusion dans TMX/Maple de la Bourse alternative Alpha- principale concurrente actuelle de la Bourse de Toronto - et de firmes de comptabilité boursière (compensation) qui font actuellement bande à part des Bourses.

Quant aux commissions provinciales, le feu vert semble acquis auprès de la CVMO en Ontario, première régulatrice de la Bourse de Toronto, et de l'AMF au Québec, davantage impliquée auprès de la Bourse de Montréal et de son marché des produits dérivés.

En contrepartie, une autre commission influente, celle de la Colombie-Britannique, aurait posé de nouvelles conditions d'approbation à Maple.

Selon la presse d'affaires torontoise, ces conditions concernent le maintien d'activités de TMX dans cette province.

C'est encore à Vancouver qu'est établie une partie de l'administration de la Bourse des petites capitalisations de TMX: TSX-Croissance.