Wall Street attend la publication des chiffres du chômage vendredi pour se donner une direction en fonction de la vigueur de la reprise économique américaine dont ils témoigneront, avant le début d'une nouvelle saison de résultats trimestriels la semaine prochaine.

Au cours des quatre dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a cédé 1,15 %, terminant vendredi à 13.060,14 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant à lui reculé de 0,36 % à 3.080,50 points. Depuis le début de l'année, il a enregistré une progression de 18,7 %.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 0,74 %, finissant à 1.398,08 points.

À l'orée d'un long week-end pascal, Wall Street était entièrement tournée vers la publication du rapport mensuel du gouvernement américain sur l'emploi et le chômage aux États-Unis, «une publication compliquée par le fait que les marchés boursiers seront fermés» pour cause de Vendredi Saint, a noté Chris Low, de FTN Financial.

Ces statistiques «vont très probablement donner le ton pour les jours à venir», a renchéri Abdullah Karatash, de Natixis, «avec le début de la saison des résultats» d'entreprises pour le premier trimestre 2012.

Cette saison de résultats sera inaugurée mardi par Alcoa, le géant américain de l'aluminium, mais si importantes soient-elles pour témoigner de la vigueur de l'activité économique aux États-Unis, les performances des entreprises américaines ne seront pas au centre de l'attention dans les prochains jours.

«La nouvelle la plus importante pour la semaine prochaine est la diffusion de ce rapport vendredi», a insisté M. Low, «car il existe un débat au sein des dirigeants de la Fed (Banque centrale américaine) au sujet de l'emploi», a-t-il ajouté.

«Si les chiffres sont encourageants (...), alors cela donnera raison aux plus optimistes qui militent pour des taux d'intérêt plus hauts. En revanche, s'ils déçoivent, le marché va commencer à anticiper une nouvelle vague d'assouplissement monétaire», dans le but de stimuler la reprise, a résumé le stratège.

La diffusion des minutes de la dernière réunion de la Fed, le 13 mars, avait précipité mardi une chute de l'ensemble des marchés, ébranlés par le faible soutien exprimé à de nouvelles mesures de relance, malgré le ton globalement optimiste de ces discussions au sujet de l'économie américaine.

Le repli qui s'en est suivi, contrastant avec la fin d'un premier trimestre historique la semaine précédente, au cours duquel Wall Street a enregistré sa plus forte progression en 14 ans, a été perçu comme le signe d'un renversement de tendance.

«Nous nous demandons si le mouvement de correction auquel nous assistons signale l'arrivée d'une tendance baissière de fond sur le marché», s'est ainsi interrogé Sam Stovall, de S&P Capital IQ.

En outre, après la Grèce, l'échec d'une émission obligataire espagnole a réveillé les craintes d'une contagion de la crise de la dette en zone euro, si le système de pare-feu mis en place par les dirigeants européens ne suffisait pas à sauver les finances de Madrid.

Dans ce contexte incertain, les investisseurs scruteront avec d'autant plus d'attention les différents indicateurs la semaine prochaine.

Outre les chiffres du chômage vendredi, et les résultats des entreprises, les investisseurs suivront notamment les chiffres des ventes au détail mardi et la présentation du Livre Beige de la Fed, rapport de conjoncture sur l'économie américaine, mercredi.

Figureront également à l'agenda les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage et la balance commerciale des États-Unis jeudi.