Selon des rumeurs persistantes, l'arrivée en bourse de Facebook sera annoncée demain. La firme annoncerait qu'elle va émettre des actions pour une valeur d'environ 10 milliards US. L'évaluation totale de l'entreprise se situerait entre 75 et 100 milliards US. Selon les premières indications, Facebook émettrait 250 millions d'actions à un prix entre 35 et 40 $ US.

Il s'agira du plus gros premier appel public à l'épargne du secteur de l'internet depuis Google en 2004. L'émission de Facebook serait au moins cinq fois plus grosse que celle de Google.

Faut-il se précipiter pour acheter les actions du plus important réseau social sur l'internet?

Précisons d'abord qu'il n'est pas du tout certain que les actions seront disponibles pour les investisseurs canadiens lors de l'émission primaire.

Comme c'est souvent le cas, il se pourrait fort bien que l'émission soit réservée uniquement aux investisseurs américains. Nous le saurons lorsque les détails de l'offre seront annoncés.

Mais si elles le sont, achetez tout ce que vous pouvez au prix d'émission, suggère Nigam Arora, directeur de The Arora Report. Facebook constitue la nouvelle plateforme de communications pour 800 millions de membres, et cela suffira à assurer le succès de l'émission primaire, selon lui.

De plus, Facebook pourrait fixer le prix de l'émission dans le bas de la fourchette d'évaluation afin d'attirer les investisseurs et de s'assurer que le prix de l'action s'appréciera au cours des premiers jours de négociation, explique Anupam Palit, analyste chez GreenCrest Capital Management LLC, au cours d'une entrevue sur le réseau Bloomberg.

Toutefois, par mesure de prudence, les investisseurs qui achèteront des actions au prix d'émission devraient placer un ordre de vente «stop», légèrement inférieur à ce prix, poursuit Nigam Arora. L'ordre de vente «stop» assure que l'investisseur vendra ses actions dès que le cours de l'action atteindra le prix stipulé.

Généralement, les courtiers responsables de distribuer une nouvelle émission soutiennent le marché en achetant eux-mêmes au prix d'émission les actions que les acheteurs initiaux voudraient revendre une fois la distribution primaire terminée. Si le cours tombait sous le prix d'émission, c'est que ces courtiers auraient cessé de maintenir le marché. Vaudrait mieux aussi s'empresser de vendre ses actions, croit M. Arora.

Marché secondaire

Pour ceux qui n'auront pas accès à la distribution primaire, il restera le marché secondaire où tous pourront acheter à la Bourse autant d'actions qu'ils le désirent. Mais le prix ne sera plus le même. Souvent, il s'apprécie substantiellement dès les premières transactions.

Avant de se précipiter pour acheter sur le marché secondaire, les investisseurs auront intérêt à attendre quelques semaines afin de s'assurer que la tendance du titre se maintiendra, suggère Nigam Arora.

Les variations quotidiennes du titre indiqueront la tendance. Une succession de sommets et de creux toujours plus hauts confirmera que la tendance est à la hausse. Les investisseurs à long terme pourront alors profiter des replis pour accumuler le titre. Quant aux investisseurs à court terme, ils pourront tenter de synchroniser le marché en profitant des replis pour acheter afin de revendre au moment des remontées.

Très différent de Google

En 2004, lorsque Mark Zuckerberg s'affairait à cofonder Facebook dans une chambre de résidence d'étudiants de l'Université Harvard, Google faisait son entrée en Bourse à 85 $ US. Trois ans plus tard, l'action touchait près de 750$US. Depuis ce temps, le titre a dû faire face à beaucoup de volatilité en raison de la crise financière et il se négocie aujourd'hui à 580 $ US.

Google a réalisé son entrée en Bourse d'une façon très différente de celle que Facebook entend utiliser. Google n'a pas utilisé de courtiers et a vendu ses actions par voie d'adjudication. Les investisseurs ont été appelés à soumettre leurs offres d'achat. Quant à l'émission de Facebook, ce sont les courtiers qui fixeront le prix.

Durant l'année 2011, la performance des titres de médias sociaux lors de leur arrivée en Bourse a été inégale.

L'action de LinkedIn a doublé dès le premier jour lors de sa cotation en mai dernier, mais celles de Groupon et de Zynga, après une hausse très passagère, se sont rapidement retrouvées en dessous de leur prix d'émission.

Toutefois, les rumeurs de l'entrée en Bourse de Facebook leur ont redonné du tonus.