C'est la question que l'on pose cette semaine à Martin Pelletier, gestionnaire de portefeuille chez TriVest Wealth, à Calgary. Sa réponse? Il se tient loin des producteurs de gaz naturel, mais s'entiche pour les pétrolières.

Spécialiste des titres d'énergie, M. Pelletier divise le secteur en deux: le sous-secteur du gaz naturel et celui du pétrole, et du gaz naturel riche en liquides. Les prix de ces liquides, propane et butane, sont établis en fonction du prix du pétrole. Et ils sont élevés par les temps qui courent.

M. Pelletier est particulièrement pessimiste au sujet du prix du gaz naturel pour les 12 prochains mois. «Certains disent que le prix ne peut plus tellement baisser, étant rendu à un bas de 10 ans, nous sommes en désaccord. Nous restons préoccupés par la surproduction.» Le gestionnaire cite la firme d'analystes Bentek, qui voit le prix du gaz descendre jusqu'à 1$US par million de BTU cette année. L'hiver doux que nous connaissons contribue au déséquilibre entre l'offre et la demande. Actuellement, le prix est autour de 2,35$US.

Malgré un prix au plancher, l'offre de gaz ne fléchira pas, croit M. Pelletier. La production de gaz naturel demeure élevée parce que les producteurs continuent de forer le gaz naturel riche en liquides, car le prix est bon pour ces liquides.

«Des producteurs de gaz naturel pur comme les Encana de ce monde et des plus petites continueront d'affronter un environnement exigeant au cours de la prochaine année», dit le gestionnaire de 37 ans.

M. Pelletier voit par contre d'un très bon oeil le secteur pétrolier, même si le prix actuel est sans doute 20$US trop cher. Il attribue le prix anormalement élevé aux tensions qui existent entre l'Iran et l'Occident. Il note aussi que la consommation mondiale a diminué au 4e trimestre 2011, pour la première fois depuis la fin de la crise du crédit en 2009. D'après lui, les pétrolières sont évaluées actuellement en Bourse en fonction d'un prix de 80 à 85$ US le baril. Voici ses suggestions. Il détient des participations dans chacun des titres suggérés.

Canadian Oil Sands [[|ticker sym='T.COS'|]]

Fermeture jeudi: 24,95$

Sommet 52 semaines: 33,94$

Bas 52 semaines: 18,17$

Dividende annuel: 1,20$

Pour Martin Pelletier, COS est l'un des premiers actifs de qualité dans le domaine des sables bitumineux, en raison de sa participation à hauteur de 36,74% dans Syncrude, le plus important projet de sables bitumineux avec 12% de la production de pétrole de l'Ouest canadien. «Au prix actuel du pétrole, la société produit énormément de flux de trésorerie libérés», souligne-t-il. Il apprécie le dividende de près de 5%.

«Avec COS, l'investisseur achète un actif ayant des réserves de longue durée de pétrole issues des sables bitumineux, avec un escompte de 15 à 20% par rapport au prix du pétrole, avec un dividende de 5% pour vous faire patienter pendant que l'écart d'évaluation se rétrécit.»

Trican Well Service [[|ticker sym='T.TCW'|]]

Fermeture jeudi: 16,01$

Sommet 52 semaines: 26,73$

Bas 52 semaines: 13,44$

Dividende annuel: 0,10$

La société dirige des services de forage sous pression et l'entretien d'équipements de forage, principalement au Canada, aux États-Unis et en Russie. «La société compte peu de concurrents et la croissance est rapide dans l'utilisation des techniques non traditionnelles de forage». En 2008, on dénombrait cinq gisements exploités par fracturation au Canada, on est rendu à 40. En novembre, l'entreprise a divulgué des flux de trésorerie records à son troisième trimestre et n'a à peu près pas de dettes. Tout indique que la belle histoire se poursuivra en 2012, selon M. Pelletier. Le titre a reculé de 20% par rapport à son sommet des 52 dernières semaines et se vend à sept fois les profits de 2012.

BlackPearl Resources [[|ticker sym='T.PXX'|]]

Fermeture jeudi: 5,25$

Sommet 52 semaines: 8,64$

Bas 52 semaines: 3,29$

Dividende annuel: s.o.

Capitalisation boursière de 1,4 milliard, BlackPearl est une société pétrolière et gazière spécialisée dans le pétrole lourd et les sables bitumineux. Elle produit 7600 barils de pétrole par jour. L'an prochain, ça montera à 10 000 barils par jour. M. Pelletier souligne la qualité de l'administration des ex de BlackRock Ventures réputés pour créer énormément de valeur pour les actionnaires. Shell a acheté BlackRock en 2006 pour 2,4 milliards. BlackPearl a de l'argent en encaisse, est peu endettée et bénéficie de l'appui financier de l'homme d'affaires Lucas Lundin. «Ce sont des caractéristiques importantes pour une petite société ayant des besoins considérables en capitaux à long terme», dit l'invité de la semaine.

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MARTIN PELLETIER

- 37 ans

- Gestionnaire de portefeuille et directeur TriVest Wealth

- Gestionnaire du fonds TWC Risk-Managed Canadian Energy Fund

- Clientèles : institutions et particuliers fortunés