Wall Street sera fermé lundi à la mémoire de Martin Luther King alors que le véritable test de confiance en réaction à la secousse causée par S&P hier risque de venir en début de semaine.

«La France entend vendre des titres de dettes d'une valeur de 8,7 milliards d'euros lundi. L'Espagne et l'Allemagne planifient aussi des ventes d'obligations cette semaine. Peu importe, il y aura de la tension lundi à l'ouverture des marchés en Europe», commente Kathleen Brooks, chez Gain Capital.

Cette stratège se demande ce que la perte de la cote AAA en France pourra vouloir dire pour Nicolas Sarkozy et les présidentielles d'avril.

«Ça ne fera rien pour améliorer la cote de popularité de Sarkozy et ça pourrait aider François Hollande. Les marchés pourraient cependant ne pas bien réagir à un président français socialiste parce que la France a un urgent besoin d'une réforme économique structurelle pour reprendre le contrôle de ses finances. L'effet pourrait se faire sentir sur le marché obligataire à moyen terme.»

Chez CMC Markets, Colin Cieszynski estime que la secousse provoquée par S&P hier garde la pression sur les gouvernements européens pour qu'ils continuent de travaillers vers une solution à la crise.

«L'élément qui pourrait influencer la Bourse lundi est lié à S&P. Est-ce que les décotes seront différentes de ce qui a été colporté et escompté par les marchés?»

«Ça créé une réelle préoccupation à propos du fonds de sauvetage européen», dit James Marple, de la TD.

«Au minimum, cet événement va exacerber la turbulence financière et aggraver la récession dans la zone euro. Mais c'est seulement la pointe de l'iceberg. Au pire, l'éclatement de l'union monétaire ajoute un risque à la baisse aux attentes des pessimistes.»

À la Banque de Montréal, Benjamin Reitzes souligne le merveilleux «timing» de la nouvelle de Standard & Poor's.

«Pour une fois que les nouvelles en provenance d'Europe étaient décentes, du moins jusqu'à vendredi. Plusieurs ventes d'obligations s'étaient bien déroulées cette semaine. L'Espagne et l'Italie, qui sont les deux pays à surveiller, ont vu les coûts d'emprunt diminuer.»

La Chine a aussi de bonnes chances d'influencer l'humeur en début de semaine avec la publication de plusieurs statistiques économiques (PIB, ventes au détail, production industrielle, marché immobilier).

La spéculation entourant de nouvelles mesures d'assouplissement par la Banque de Chine sera alimentée par ces données. Certains experts pensent qu'une décision pourrait venir cette semaine avant les vacances du nouvel an lunaire (l'année du dragon doit débuter dans une dizaine de jours).

La Banque du Canada devrait par ailleurs confirmer mardi matin que le taux directeur reste inchangé à 1% au pays.

Des statistiques sur l'inflation et la production industrielle aux États-Unis seront considérées durant cette semaine de quatre jours pour les Américains.

Les résultats trimestriels seront plus nombreux dans les prochains jours.

Google, Intel, Microsoft, CitiGroup, Wells Fargo, GE, EBay, Goldman Sachs, AMD, American Express, Bank of America, IBM et Morgan Stanley vont notamment présenter leurs chiffres d'ici vendredi prochain.«Il devient de plus en plus clair que nous avons dépassé la phase du cycle où les grosses surprises positives sont la norme dans les résultats financiers dévoilés», dit Robert Kavcic, de la BMO.

Cette semaine, le TSX et le Dow ont enregistré de légers gains, alors que le S&P 500 et le Nasdaq ont gagné 1%.

Le prix de l'or s'est apprécié de 1% pendant la semaine.

Le prix du baril de brut a cédé 3% en cinq séances au Nymex.