L'euro s'affaiblissait légèrement lundi face au dollar, la Banque centrale européenne (BCE) répétant son refus de prêter massivement aux pays en difficulté, tandis que la menace de nouveaux abaissements de notes de dette souveraine planait toujours sur la zone euro.

Vers 14h00 (heure de Montréal), l'euro valait 1,3016 dollar contre 1,3032 dollar vendredi vers 17H00.

Face à la devise nippone, l'euro était quasi inchangé, à 101,44 yens, contre 101,37 yens vendredi soir.

Le dollar progressait également face à la monnaie nippone à 77,93 yens contre 77,79 yens vendredi.

La devise européenne a connu une évolution hésitante lundi, incapable de s'éloigner du seuil de 1,30 dollar, franchi à la baisse la semaine dernière pour la première fois en près d'un an.

Les échanges, réduits à l'approche des fêtes de fin d'année, ont été essentiellement animés par des déclarations du président de la BCE, Mario Draghi.

S'exprimant devant le Parlement européen, il a affirmé que son institution voulait agir «dans les limites» du Traité européen, qui «interdit le financement monétaire» des États de la zone euro.

Dans un entretien au Financial Times publié plus tôt, M. Draghi avait déjà prévenu que la confiance ne reviendrait pas «en détruisant la crédibilité de la BCE». Il faisait référence à l'idée d'achats massifs d'obligations d'État sur les marchés, une option espérée par de nombreux investisseurs pour relâcher les tensions sur les dettes de l'union monétaire.

Ces propos «montrent qu'il n'y a pas d'espoir d'importants achats de titres de dette, cela pèse sur l'euro», a constaté Mary Nicola, de BNP Paribas.

«En plus de cela, le marché reste assombri par la possibilité de voir de nouveaux abaissements de notes» des pays de la région, a-t-elle relevé.

Après l'avertissement début décembre de Standard and Poor's sur 15 pays de la zone euro, Fitch a abaissé vendredi la perspective de la France à «négative» et menacé d'abaisser les notes de l'Espagne, l'Italie, la Belgique, la Slovénie, Chypre et l'Irlande d'ici à la fin janvier.

De son côté, Moody's a abaissé la note attribuée à la dette de la Belgique de deux crans, à «Aa3».

Cette annonce «ne constitue pas une surprise, mais alimente l'idée que la crise n'est pas résolue», ont estimé les analystes de Brown Brothers Harriman.

Les cambistes ont également surveillé un entretien téléphonique entre les ministres des Finances européens. Selon une source gouvernementale, ils se sont mis d'accord pour apporter 150 milliards d'euros au Fonds monétaire international afin d'aider indirectement les pays en difficulté.

Selon Ilya Spivak, analyste chez FXCM, l'intérêt des valeurs refuge, comme le dollar, a en outre été alimenté par «l'annonce inattendue de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il, qui a semé le doute sur l'avenir de cet État paria disposant d'un arsenal nucléaire».

Vers 14H00, la livre britannique restait presque stable face à l'euro à 83,87 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,5519 dollar.

La devise helvétique montait légèrement face à l'euro à 1,2189 franc suisse pour un euro et se stabilisait face au dollar à 0,9364 franc suisse.

La devise chinoise a fini à 6,3371 yuans pour un dollar contre 6,3508 yuans vendredi.