Les Bourses européennes étaient de nouveau en baisse mercredi, la zone euro ne parvenant pas à rassurer durablement sur sa capacité à surmonter la crise de la dette tandis qu'aux États-Unis, le statu quo de la Fed a déçu les investisseurs.

Vers 6h20 (heure de Montréal), la Bourse de Francfort était en repli de 0,73%, celle de Paris de 1,50%, tandis que Milan perdait 1,08% et Madrid 0,39%. Londres était aussi en recul de 0,80%.

«La déception sur l'absence de stimulus conjoncturel annoncé par la Fed» malgré les craintes pour la conjoncture américaine, a déçu les marchés asiatiques puis européens, notait Ralph Herre, de la banque régionale allemande LBBW.

La Réserve fédérale américaine a maintenu mardi son taux directeur à 0,25% et n'a pas annoncé de nouvelles mesures dans l'immédiat pour soutenir l'économie du pays, malgré une reprise qu'elle juge toujours trop lente et le risque que la crise de la zone euro affecte les États-Unis.

En zone euro, les investisseurs continuaient de déchanter après le sommet européen de la semaine dernière à Bruxelles.

Dernière déconvenue, la chancelière allemande Angela Merkel s'est de nouveau prononcée mardi contre une hausse de la capacité de prêt du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doit succéder l'an prochain au fonds européen de secours (FESF).

La chancelière doit s'exprimer devant les députés allemands du Bundestag à partir de 13h00 GMT (8h00 à Montréal) pour rendre compte du dernier sommet européen.

Le refus de la chancelière continuait mercredi à peser sur l'euro, qui restait sous le seuil de 1,31 dollar, son plus bas niveau depuis janvier.

Le MES doit être doté d'une capacité d'emprunt de 500 milliards d'euros, un montant jugé insuffisant pour venir en aide à l'Espagne et l'Italie si ces pays ne parviennent plus à emprunter à des taux soutenables sur les marchés, selon les experts.

Cependant «il est clair qu'avec la pression des agences de notation, il est impossible pour les Etats 'sains' d'augmenter la taille du MES», estiment les analystes d'Aurel BGC.

L'Allemagne, la France et 13 autres pays de la zone euro sont en effet sous la menace imminente d'une dégradation de leurs notes souveraines par l'agence de notation Standard & Poor's. Déjà l'Allemagne va devoir inscrire une dépense supplémentaire de 4,3 milliards d'euros au budget fédéral 2012 suite à la décision des Européens d'avancer d'un an l'entrée en activité du MES, selon le responsable des questions budgétaires du parti conservateur CDU.

L'Allemagne peut toutefois se consoler grâce à sa capacité à emprunter à des taux très bas, comme l'a encore montré le résultat d'une émission obligataire à deux ans mercredi.

Pour l'Italie en revanche la situation est toujours compliquée: le Trésor italien a émis mercredi 3 milliards d'euros d'obligations à cinq ans, soit le maximum prévu, mais à des taux d'intérêt en hausse, à 6,47% contre 6,29% lors de la précédente opération similaire en novembre.

De son côté l'économie réelle en zone euro donne toujours des signes de fatigue inquiétants: la production industrielle de la région a légèrement reculé de 0,1% en octobre, selon des données publiées mercredi par l'office européen des statistiques Eurostat, alors que les analystes tablaient sur un chiffre stable.

Ironie du sort dans ce contexte morose, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble devait célébrer à Berlin les dix ans de la mise en circulation de l'euro en compagnie du président de la Banque centrale allemande Jens Weidmann à partir de 14h00 GMT (9h00 à Montréal).