La Bourse de Toronto a clôturé en baisse mardi, les opérateurs ayant ajusté leurs positions en tenant compte du nouveau portrait des conditions économiques dressé par la Réserve fédérale américaine.

Une nouvelle ronde d'inquiétude vis-à-vis de la crise des dettes en Europe a aussi exercé une certaine pression sur les marchés d'actions.

L'indice composé S&P/TSX a retraité de 147,95 points pour terminer la séance à 11 759,94 points, tandis que la Bourse de croissance TSXV a reculé de 32,49 points à 1458,43 points.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,79 cent US à 96,69 cents US.

Aux États-Unis, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a lâché 66,45 points à 11 954,94 points, tandis que l'indice composé du NASDAQ a perdu 32,99 points à 2579,27 points et que l'indice élargi S&P 500 a effacé 10,74 points à 1225,73 points.

La Fed a terminé sa plus récente rencontre sur les taux d'intérêt en laissant ces derniers inchangés, tout en notant que l'économie américaine avait connu une croissance modérée malgré le ralentissement mondial.

Mais elle a ajouté que les investissements des entreprises semblaient croître moins rapidement, tandis que les tensions des marchés financiers mondiaux représentaient des risques à la baisse significatifs.

«La Fed a clairement décidé d'attendre pour voir ce qui va se passer», a estimé James Marple, économiste principal pour la Banque TD.

«D'ici à ce que la situation en Europe se détériore davantage - et il y a plusieurs raisons de croire que ce sera le cas - la Fed ne devrait pas modifier sa politique. Cependant, si les conditions financières en Europe continuent de s'aggraver et que le ralentissement de la croissance mondiale se pointe aux États-Unis, la Fed devrait réagir avec une troisième ronde d'assouplissements quantitatifs.»

Les gains affichés plus tôt par les marchés américains ont disparu en cours de séance, après que des médias eurent rapporté que la chancelière allemande Angela Merkel avait rejeté l'idée de rehausser le plafond du fonds de stabilité européen, un fonds de sauvetage permanent pour la zone euro.

Les marchés avaient initialement bien accueilli, la semaine dernière, l'idée d'un nouveau pacte fiscal pour l'Union européenne, en vertu duquel une autorité centrale superviserait les budgets et imposerait un contrôle plus strict sur les dépenses de ses pays membres. Des dépenses exagérées entraîneraient des pénalités automatiques.

Mais une certaine nervosité persiste en raison du manque d'outils pour régler les problèmes à court terme, notamment l'absence de volonté de la Banque centrale européenne d'augmenter les achats d'obligations des pays les plus lourdement endettés, comme l'Italie et l'Espagne, afin d'aider à garder un certain contrôle sur leurs coûts d'emprunt.

Les opérateurs ont aussi dû tenir compte de données faisant état d'un tiède début de saison de magasinage de Noël pour les détaillants américains. Les ventes ont grimpé de 0,2 pour cent en novembre, selon le département américain du Commerce, une croissance moindre que celle de 0,6 pour cent anticipée par les économistes.

Le secteur de l'énergie du parquet torontois a chuté de 1,22 pour cent, même si le cours du pétrole brut a grimpé de 2,37 $ US à 100,14 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. Certains analystes ont attribué ce rebond aux exercices militaires qui ont lieu en Iran, dans le détroit d'Hormuz, un important point de sortie pour les livraisons de pétrole du Moyen-Orient.

L'action de Cenovus Energy [[|ticker sym='T.CVE'|]] a chuté de 1,08 $ à 32,95 $, tandis que celle de Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]] a échappé 48 cents à 36,78 $.

Le secteur des métaux de base a affiché une perte encore plus importante, de 5,77 pour cent, le cours du cuivre ayant pour sa part cédé 2 cents US à 3,44 $ US la livre.

Ivanhoe Mines [[|ticker sym='T.IVN'|]] a été le grand perdant dans ce groupe, culbutant de 4,71 $, soit 22,13 pour cent, à 16,57 $. Cette chute est survenue après que la minière internationale Rio Tinto eut réussi à faire tomber certaines provisions du régime de droits des actionnaires adopté par Ivanohoe. Ces régimes, surnommés «dragées toxiques», visent à prévenir les prises de contrôle non sollicitées.

Ailleurs dans ce secteur, le titre de Teck Resources [[|ticker sym='T.TCK.B'|]] a perdu 1,53 $, à 35,52 $, tandis que First Quantum Minerals [[|ticker sym='T.FM'|]] a chuté de 82 cents à 19,23 $.

Les titres des sociétés aurifères ont reculé collectivement d'environ trois pour cent, le cours du lingot d'or ayant abandonné 5,10 $ US à 1663,10 $ US l'once à New York. L'action de Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] a effacé 94 cents à 48,29 $, tandis que celle de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] a reculé de 1,42 $ à 48,10 $.

L'action de Research In Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]] a aussi perdu des plumes et s'est déprécié de 64 cents à 16,01 $. L'action du fabricant des téléphones intelligents BlackBerry, qui doit dévoiler jeudi ses plus récents résultats financiers, a touché plus tôt dans la journée un nouveau creux pour les 52 dernières semaines de 15,85 $.