Les déclarations de Moody's lundi matin, l'agence de notation financière jugeant insuffisantes les décisions prises lors du dernier sommet de Bruxelles pour juguler la crise de la dette, ont aussitôt affecté les Bourses européennes qui ont démarré la semaine en baisse.

Vers 6h20 (heure de Montréal), Francfort enregistrait un recul de 1,69%, Paris de 0,68%, Londres de 0,71%, Madrid de 1,67% et Milan de 1,91%.

Vendredi, les marchés boursiers avaient pourtant adressé un satisfecit au sommet européen qui s'est soldé par un engagement des gouvernants, Royaume-Uni excepté, pour une plus grande discipline budgétaire en zone euro. Mais des voix se sont élevées durant le week-end pour critiquer un accord jugé a minima.

«L'appétit pour le risque s'est amélioré vendredi», ont relevé les analystes de National Australia Bank. «Mais le sommet européen n'a pas donné de solution miracle et les investisseurs attendront cette semaine des précisions sur les mesures annoncées», ont-ils noté.

Le dernier sommet «a été perçu positivement, à court terme, par les investisseurs», a aussi estimé Christian Parisot, analyste chez Aurel BGC. Mais le pacte budgétaire et les différentes annonces «seront-ils suffisants pour permettre un retour de la confiance des investisseurs en la zone euro?», s'est-il interrogé.

«Le comportement des marchés s'annonce décisif cette semaine. De plus, dans les prochains jours, l'agence de notation S&P doit donner son avis. Le risque de dégradation des États de la zone et ensuite, en cascade de l'ensemble des institutions financières, est important», selon lui.

À l'instar du chancelier autrichien Werner Faymann, beaucoup jugent en effet que cet accord manque de la «puissance» nécessaire pour remédier aux causes sous-jacentes de la crise.

Alors que l'Union monétaire reste sous la pression de Standard & Poor's qui a annoncé son intention de se prononcer «aussitôt que possible» - au vu des résultats du sommet européen - sur les notes de quinze pays de l'Union monétaire, sa concurrente Moody's s'est déclaré peu convaincue.

«L'absence de mesures (à Bruxelles, ndlr) pour stabiliser les marchés sur le court terme signifie que la zone euro, et l'Union européenne plus largement, restent sujettes à de nouveaux chocs et que la cohésion de la zone euro demeure sous une menace persistante», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Moody's envisage donc toujours d'abaisser les notes souveraines des pays de l'Union européenne, une dégradation qui pourrait intervenir durant le premier trimestre 2012.

Aucun pays de l'Union monétaire ne semble dont à l'abri.

En l'absence d'actualité macroéconomique, les investisseurs resteront focalisés sur les commentaires des agences et les déclarations des responsables européens face à une crise qui n'en finit plus de rebondir.

De son côté la Bourse de Tokyo a terminé lundi en hausse de 1,37%, avant la publication du communiqué de Moody's et l'euro baissait légèrement face au dollar.