Les Bourses européennes étaient en petite baisse en cette journée très riche en rendez-vous pour la zone euro après des mois de crise, avec une réunion de la Banque centrale européenne et le début d'un sommet européen, dont les investisseurs attendent des solutions concrètes.

Vers 6h25 (heure de Montréal) Paris reculait de 0,49%, Francfort de 0,05%, Madrid de 0,54% et Milan de 1,40%. Londres était pour sa part en petite hausse de 0,10%.

Mercredi, les Bourses européennes avaient fini en baisse, sous l'effet de commentaires pessimistes allemands à la veille du sommet, Wall Street tirant de son côté son épingle du jeu grâce à des rumeurs prêtant au G20 l'intention de se porter au secours de la zone euro via le Fonds monétaire international.

La Bourse de Tokyo a pour sa part terminé en baisse (-0,66%) jeudi, les investisseurs se montrant fébriles avant le sommet.

«La dernière réunion de l'année du conseil des gouverneurs de la BCE consacrée à la politique monétaire est très attendue. Les politiques n'étant pas parvenus à s'entendre pour mettre le FESF en position de protéger la zone euro des risques de contagion, tous les espoirs se reportent sur la Banque centrale européenne», a jugé Christian Parisot, analyste chez Aurel BGC.

«Le rebond des marchés actions et le resserrement des spreads (des écarts, NDLR) entre les taux obligataires européens doit pouvoir se poursuivre aujourd'hui grâce à l'action de la BCE», ont estimé de leur côté les analystes du Crédit Mutuel-CIC.

Face à une situation de plus en plus tendue en zone euro, la BCE devrait baisser ses taux. Mais à quelques heures de l'ouverture du sommet européen, elle devrait se garder d'annoncer des mesures plus radicales comme des achats massifs de dette des pays en difficulté de la région.

«Avec sagesse, personne n'attend de décision spectaculaire de la BCE sur un éventuel nouveau et important programme d'achat d'obligations d'États dès aujourd'hui», a ainsi commenté M. Parisot.

Le sommet européen en lui-même s'annonçait difficile. Une source proche du dossier a expliqué à l'AFP que des divergences très importantes subsistent, autant sur la question des modalités à choisir pour parvenir à durcir nettement la discipline budgétaire des pays de la zone euro, que sur la question des moyens à accorder à leur pare-feu pour éviter la contagion de la crise de la dette.

Les dirigeants de l'Union européenne se retrouvent jeudi soir à Bruxelles à partir de 19h30 (13h30 à Montréal) pour un très long dîner de travail, avant de poursuivre le lendemain.

Après un premier avertissement par pays lundi soir à la zone euro, l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a placé sous surveillance la note qu'elle accorde à la dette de l'Union européenne, actuellement à «AAA», la meilleure possible.

L'euro reculait de son côté jeudi matin dans un marché tendu à quelques heures de la réunion de la BCE.