Maple Group Acquisition Corp. a fait savoir jeudi que de retirer de la transaction l'organisme canadien de compensation de titres et une plateforme de transactions appartenant à une banque de l'offre de rachat pour TMX Group, propriétaire de la Bourse de Toronto et de la Bourse de Montréal, sonnerait le glas de cette transaction.

Ainsi, Luc Bertrand, de Maple Group, a souligné la nécessité d'intégrer la Caisse canadienne des dépôts de valeurs limitée (CDS) et Alpha Group dans le cadre d'un rachat de TMX. M. Bertrand a fait ces commentaires hier après une audience publique à Toronto.

«Notre transaction est basée sur l'obtention de l'approbation des autorités réglementaires pour ces deux entités», a dit M. Bertrand à des reporters à la suite d'une audience de la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario (CVMO). «Si nous n'avons pas Alpha et si nous n'avons pas CDS, il n'y a pas de transaction de la part de Maple», a-t-il ajouté.

Maple, qui représente un groupe de banques canadiennes et de régimes de retraite, propose de racheter TMX pour 3,73 milliards de dollars et d'intégrer l'entreprise torontoise à CDS et à Alpha, qui exploite une plateforme de transactions venant en concurrence avec la Bourse de Toronto. Ce projet requiert l'approbation des autorités réglementaires provinciales et du Bureau de la concurrence du Canada, lequel a exprimé ce mardi ses «graves inquiétudes» quant au projet évoqué par Maple.

Ensemble, TMX et Alpha contrôleraient plus de 85% des transactions sur valeurs au Canada. «Notre travail auprès du Bureau de la concurrence se poursuit et nous allons informer le marché de la suite des choses en temps opportun», a déclaré M. Bertrand au cours de l'audience de la CVMO jeudi.

«Notre proposition représente une occasion unique de renforcer les marchés de capitaux au Canada», a-t-il ajouté.

Réplique de Maple

M. Bertrand a rejeté d'un revers de main les craintes soulevées par certains courtiers canadiens selon lesquels le fait de rendre CDS une entreprise «à but lucratif» provoquerait des changements dans l'établissement des prix.

«Pour réaliser son potentiel, il est impératif que CDS adopte un modèle d'affaires à but lucratif de manière à créer les incitatifs nécessaires pour obtenir l'innovation et la croissance inhérentes à ce type de structure», a souligné M. Bertrand. «À but lucratif ne veut pas dire prix élevés», a-t-il ajouté.

TMX et Maple ont exposé les éléments de la transaction durant l'audience de la CVMO, M. Bertrand évoquant une plus grande «transparence» et Thomas Kloet, PDG de TMX, soulignant les économies à réaliser en ajoutant CDS et l'engagement des investisseurs de Maple d'assurer l'essor de la société.

«Nous aurons une organisation plus forte pour affronter la concurrence dans l'arène internationale», a soutenu M. Kloet. Après l'audience, M. Kloet s'est adressé aux reporters, déclarant notamment: «Nous avons construit quelque chose qui comprend les éléments nécessaires pour que cette proposition soit approuvée par tous.»

Le titre de TMX a perdu 1,2%, à 43,88$, à Toronto, soit moins que l'offre de 50$ l'action de Maple.