Les Bourses européennes se stabilisaient jeudi matin, évoluant en petite baisse, au lendemain d'une belle envolée provoquée par l'action concertée des grandes banques centrales pour soulager le système financier englué dans la crise de la dette.

Vers 6h35 (heure de Montréal), la Bourse de Paris reculait de 0,57%, Madrid de 0,58%, Francfort de 0,97%, Milan de 0,14% tandis que Londres grappillait 0,20%.

L'optimisme dont avaient fait preuve les places européennes mercredi s'est répercuté à Wall Street, le Dow Jones s'envolant de plus de 4%, ainsi que sur les marchés asiatiques jeudi, Tokyo gagnant 1,93%, Hong Kong 5,63% et Shanghai 2,29%.

Sans en écarter les éléments positifs, certains analystes se gardaient de tout excès d'enthousiasme.

Sans surprise «les actifs dits risqués se sont envolés, mais l'enthousiasme se dissipera, à moins d'être suivi d'actions supplémentaires en provenance des dirigeants dans les jours à venir», ont prévenu les analystes du Crédit Agricole CIB dans une note.

La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse se sont entendues pour notamment faciliter et étendre jusqu'en février 2013 les échanges de devises entre elles.

La BCE va ainsi pouvoir fournir des yens, des francs suisses ou des dollars canadiens aux établissements de la zone euro, en plus des dollars afin que les banques européennes puissent s'approvisionner en devises et notamment en dollars pour continuer à prêter aux ménages et aux entreprises.

L'aggravation de la crise de la dette a en effet provoqué une perte de confiance généralisée, les établissements bancaires ne se prêtant plus entre eux ce qui in fine entraîne un gel des prêts, déprime l'activité économique et accroît le risque de récession.

Cette action concertée intervient à quelques jours de la tenue, les 8 et 9 décembre, d'un nouveau sommet européen où il sera question de revoir complètement les règles du jeu budgétaire dans l'Union monétaire.

Le chef du gouvernement italien Mario Monti a mis en garde mercredi contre le risque d'une «sanction» des marchés si les dirigeants européens ne parviennent pas à trouver une réponse d'envergure lors du sommet.

C'est dans ce contexte que de nouvelles émissions obligataires sont attendues en fin de matinée en France et en Espagne.