La Bourse de New York a fini en forte hausse lundi dans le sillage des marchés européens, portée par l'espoir de voir l'Europe accoucher rapidement d'un plan drastique devant enrayer la crise de la dette: le Dow Jones a gagné 2,59% et le Nasdaq 3,52%.

Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a bondi de 291,23 points à 11.523,01 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 85,83 points à 2.527,34 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a bondi de 2,92% (33,88 points) à 1.192,55 points.

Après avoir ouvert en trombe, la place new-yorkaise a évolué une bonne partie de la séance autour des +3%, pour ensuite légèrement reculer. Sa progression a suivi la tendance des marchés européens: Paris a pris 5,46%, Francfort 4,60% et Londres 2,87%.

«Le marché a réussi à garder un bon niveau», s'est félicité Peter Cardillo, chef économiste chez Rockwell Global Capital.

Cette forte hausse s'explique par deux facteurs, a-t-il indiqué: «l'espoir de voir l'Europe dévoiler un plan constructif élaboré par l'Allemagne» et «les fortes ventes du week-end», marqué par les soldes organisées à l'occasion de la fête de Thanksgiving, qui s'est tenue jeudi.

Un tel rebond «était inévitable après neuf jours de baisse en ligne droite», a ajouté Gregori Volokhine, responsable du département actions chez Meeschaert Capital.

Pour Karee Venema, de Schaeffer Investment Research, la grande fête des soldes a connu une hausse des ventes de 7% cette année.

En outre, des informations sur un plan d'aide du Fonds monétaire international (FMI) à l'Italie, pourtant démenties par l'organisation internationale, laissent présager des mesures imminentes en faveur de Rome.

Selon le quotidien La Stampa, le FMI pourrait débloquer entre 400 et 600 milliards d'euros, ce qui permettrait à la péninsule de disposer d'une fenêtre de 12 à 18 mois pour mettre en place des réductions budgétaires et des réformes économiques.

Par ailleurs, le marché était dopé par des informations et déclarations en provenance de France et d'Allemagne faisant état d'un projet de nouveau pacte de stabilité en zone euro.

Ces rumeurs interviennent alors que le président américain Barack Obama a rencontré à la Maison-Blanche le président de l'UE Herman Van Rompuy et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso. «Je leur ai fait savoir que les États-Unis se tiennent prêts à faire leur part pour aider (l'UE) à résoudre ce problème», a dit M. Obama, sans plus de détails.

Les 30 valeurs du Dow Jones ont nettement fini dans le vert, le géant de l'aluminium Alcoa réalisant la plus forte performance: +5,70% à 9,46 dollars.

Alors que la saison des fêtes a été officiellement lancée avec Thanksgiving, les ténors d'internet ont caracolé.

Le distributeur Amazon a pris 6,44% à 194,15 dollars, le marché s'attendant à des ventes record de la tablette Kindle lors du Black Friday. Le libraire Barnes and Noble, qui vend également sa tablette, le Nook, a gagné 6,97% à 17,18 dollars.

Apple a gagné 3,45% à 376,12 dollars et le loueur de vidéos en ligne Netflix s'est envolé de 9,54% à 69,95 dollars après le relèvement de sa perspective, par des analystes, de négatif à neutre.

Sur le front des acquisitions, le fonds d'investissement américain KKR (+8,03% à 11,98 dollars) a annoncé qu'il allait racheter Capital Safety, un fabricant d'équipements de protection anti-chutes sur les chantiers de construction, pour 1,12 milliard de dollars.

Enfin, Citigroup a décollé de 6,01%, à 25,05 dollars, après le rejet par la justice d'un accord à l'amiable de 285 millions de dollars conclu entre la banque et le gendarme boursier américain à propos des produits financiers adossés à des crédits hypothécaires à risque, les subprimes à l'origine de la crise de 2008.

Le marché obligataire s'est légèrement redressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,958% contre 1,960% vendredi soir, et celui à 30 ans à 2,951% contre 2,985%.

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse, lundi, un certain optimisme sur l'approche d'une résolution de la crise de la dette en Europe ayant régné sur les marchés.

L'indice composé S&P/TSX a grimpé de 178,15 points, à 11 640,21, tandis que le dollar canadien a gagné 1,29 cent, pour s'établir à 96,58 cents US.

Les investisseurs espèrent que de récents signes de détérioration de la crise de la dette pousseront finalement les leaders européens à s'entendre sur une série de mesures pouvant apaiser les craintes des marchés.