Les Bourses européennes, entraînées par Wall Street, sont passées dans le vert en fin de journée malgré les records atteints par les taux d'emprunt italiens et la déception suscitée par le mini-sommet de jeudi à Strasbourg qui leur avaient fait débuter la journée dans le rouge.

Des rumeurs sur un allègement de la contribution des investisseurs privés en cas de faillite d'un pays de la zone euro ont contribué à cette progression.

«Des spéculations selon lesquelles des Etats de la zone euro discutaient d'un abandon des clauses impliquant les investisseurs privés dans le Mécanisme européen de stabilité (MES) a aussi aidé à soutenir les banques et les assurances», a indiqué Joshua Raymond, analyste chez City Index.

A la clôture, Paris gagnait 1,23%, Francfort 1,19%, Londres 0,72%, Madrid 0,54% et Milan 0,12%, dans une journée marquée par l'absence de nombreux investisseurs du fait d'une séance réduite de moitié à Wall Street.

A New York, le Dow Jones progressait de 0,25% à 16h50 GMT.

«Pour l'instant, la semaine a été catastrophique, en Europe comme (aux Etats-Unis). Il y a toujours des moments où les acheteurs reviennent un peu», a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.

«Rien n'a été résolu, mais cela ne fait pas de mal d'avoir un petit rebond sur de petits volumes», a-t-il ajouté.

Les taux d'emprunt de l'Italie se sont envolés vendredi à des niveaux record lors d'une émission obligataire mais le pays a toutefois réussi à lever comme prévu 10 milliards d'euros, a annoncé la Banque d'Italie.

Le taux de ses obligations à dix ans poursuivait également son envolée vendredi, se rapprochant dangereusement de son record historique

Cette «émission de dette décevante alimente le pessimisme grandissant concernant la menace d'une contagion de la crise dans la région», ont estimé les analystes de Charles Schwab.

D'autant que lors du mini-sommet à Strasbourg, réunissant l'Allemagne, la France et l'Italie, aucune avancée décisive n'a été annoncée et une implication plus large de la Banque centrale européenne (BCE) a même été écartée pour le moment.

L'agence d'évaluation financière Fitch a en outre abaissé la note du Portugal, reléguée dans la catégorie des émetteurs à risque. Moody's a de son côté abaissé la note de la Hongrie.

L'euro reculait de son côté face au dollar, passant sous le seuil de 1,33 dollar pour la première fois depuis début octobre, affecté lui aussi par des craintes accrues de voir la crise de la dette en zone euro faire de nouvelles victimes faute de solution durable sur la table.