Les Bourses européennes ont terminé à l'équilibre ou légèrement dans le rouge jeudi, déçues par l'absence d'annonces concrètes à l'issue du mini-sommet qui a réuni les dirigeants des trois plus grandes économies de la zone euro (Allemagne, France, Italie) à Strasbourg.

Merkel, Sarkozy et Monti unis pour la survie de l'euro

La Bourse de Paris a clôturé presque parfaitement stable, de même que Milan (+0,03%). Londres a perdu 0,24%, Francfort 0,54%, Madrid 0,23% et la Bourse suisse 0,54%.

Wall Street était fermée pour les fêtes de Thanksgiving. Tokyo a pour sa part clôturé en recul de 1,80%.

Sur le marché des changes, l'euro était stable face au dollar après sa chute prononcée de mercredi.

Les investisseurs espéraient des mesures permettant de juguler la crise dans la zone euro et notamment l'annonce d'un changement dans la politique de la Banque centrale européenne (BCE).

Mais ils ont déchanté au cours de la conférence de presse des trois dirigeants. Le président Nicolas Sarkozy a indiqué que la France, l'Allemagne et l'Italie étaient d'accord pour respecter l'indépendance de la BCE et allaient s'abstenir de demandes «positives ou négatives» à cette institution.

En clair, cela signifie qu'ils n'ont pas l'intention de lui demander d'intervenir plus massivement.

En outre, Mme Merkel a réitéré son scepticisme face à la création d'euro-obligations, un mécanisme qui se substituerait partiellement aux obligations nationales et pour lesquelles chaque Etat serait tenu d'apporter des garanties.

«Les propos de Mme Merkel ont rappelé les investisseurs à la réalité, sapant leur confiance», notait Simon Furlong, courtier chez Spreadex.

La déception était aussi palpable sur le marché de la dette. Le taux à 10 ans des obligations de l'Italie est repassé au-dessus des 7% jeudi après-midi, proche de son record.

«Les responsables européens se sont engagés aujourd'hui sur une meilleure harmonisation des politiques économiques de la zone euro (...). Or le marché exige des solutions à court terme et essentiellement une plus grande implication de la BCE», a réagi Patrick Jacq, analyste chez BNP Paribas.

Dans la matinée, les Bourses avaient été soutenues par des espoirs d'annonces lors du mini-sommet et par un rebond technique après plusieurs séances de baisse.