Les tensions franco-allemandes sur le rôle que doit jouer la BCE pour résoudre l'interminable crise de la dette et un mauvais indicateur chinois ont maintenu les Bourses européennes sous l'eau mercredi matin.

Vers 6h20 (heure de Montréal), Paris baissait de 0,20%, Francfort de 0,42% et Londres de 0,73%. Milan perdait 0,57% et Madrid 0,77%.

Les Bourses européennes, tout comme Wall Street avaient terminé en baisse mardi.

La Bourse de Tokyo était fermée mercredi, mais les Bourses de Hong Kong (-2,12%) et Shanghai (-0,73%) ont été rattrapées par les mêmes inquiétudes qu'en Europe.

En Chine, l'activité manufacturière a en effet enregistré en novembre sa plus forte chute depuis mars 2009, selon la banque HSBC, ce qui ravive les craintes sur la croissance mondiale au lendemain de l'importante révision à la baisse du Produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre (2,0% contre 2,5% précédemment).

Les divergences entre responsables européens sur les meilleurs moyens de juguler la crise de la dette en zone euro continuent également d'affaiblir les marchés.

«Toujours dans la tourmente, les dirigeants européens continuent de chercher les moyens qui permettront de mettre un terme à l'aggravation de la crise de la dette», ont souligné les analystes de Crédit Mutuel-CIC.

Bruxelles et Paris veulent pousser Berlin à déroger à son orthodoxie pour permettre à la BCE une intervention plus poussée sur le marché de la dette.

Mais faire de la BCE le créancier de dernier recours des pays de la zone euro «ne marchera en aucun cas», a répété la chancelière Angela Merkel mardi.

Le gouvernement allemand espère qu'un renforcement de la discipline budgétaire des États sera suffisant et des avancées pourraient être faites en ce sens lors du prochain sommet européen le 9 décembre, selon le ministre des Finances Wolfgang Schäuble.

Nicolas Sarkozy a de son côté réaffirmé son intention de faire «prochainement» des propositions pour modifier les traités européens afin de permettre une plus grande convergence des politiques économiques de la zone euro.

En attendant, la Commission doit présenter ce mercredi une étude de faisabilité pour l'introduction d'euro-obligations, un mécanisme de mutualisation des emprunts obligataires des États de la zone euro perçu par ses promoteurs comme le seul moyen durable de régler la crise.

Plusieurs statistiques sont attendues outre-Atlantique, notamment les commandes de biens durables et les dépenses et revenus des ménages pour octobre.

L'euro reculait pour sa part face au dollar, dans un climat persistant de craintes.