La Bourse de New York a achevé mardi en légère baisse une séance hésitante, marquée par la faiblesse inattendue de la croissance américaine et les tensions persistantes sur la dette en zone euro: le Dow Jones a perdu 0,46% et le NASDAQ 0,07%.

Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a cédé 53,39 points à 11 493,72 points et le NASDAQ, à dominante technologique, 1,86 point à 2521,28 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,41% (4,94 points) à 1188,04 points.

Le Dow Jones n'avait plus fini sous les 11 500 points depuis le 17 octobre.

«Le volume d'échanges est faible. Le marché est engagé dans une phase de correction et je suspecte que vu toutes les statistiques économiques prévues demain (mercredi), il essaye de se stabiliser», a observé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.

Après la forte baisse de lundi (-2,11% pour le Dow Jones), la place new-yorkaise a connu une journée hésitante, ballottée par une actualité contrastée.

En matinée, la tendance avait été plombée par une nette révision de la croissance américaine au troisième trimestre, désormais estimée à 2,0% en rythme annualisé. Les analystes tablaient sur une confirmation de la première estimation (+2,5%).

Même s'il s'agit d'une mauvaise surprise, ces chiffres «n'ont rien d'inquiétant», a tempéré Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.

La révision s'explique en effet par une baisse des stocks des entreprises, ce qui constitue «une réserve de croissance pour l'avenir», lorsque les sociétés devront reconstituer leurs réserves, a-t-il expliqué.

En revanche, «les problèmes européens sont en tête des préoccupations», a relevé l'analyste, alors que les taux des titres de dette publique de la plupart des pays européens ont de nouveau progressé mardi.

L'Espagne a dû accepter des taux de plus de 5% pour emprunter près de trois milliards à des échéances de seulement quelques mois. Les valeurs bancaires ont une nouvelle fois pâti de ces tensions: Bank of America a perdu 2,19%, JPMorgan Chase 1,67% et Citigroup 2,16%.

Les indices ont provisoirement effacé leurs pertes à l'annonce par le Fonds monétaire international de la création d'un nouvel instrument de prêt pour «casser les chaînes de la contagion» des crises économiques et financières.

Le marché a peu réagi à l'échec des travaux de la «super-commission» chargée de réduire la dette des États-Unis, déjà anticipé avec la baisse de lundi.

Sur le front des valeurs, Hewlett Packard a cédé 0,78% à 26,65$. Le groupe informatique a publié un bénéfice trimestriel en chute de 91% sur un an, malgré tout un peu meilleur que prévu, assorti des prévisions en deçà des attentes.

Le groupe alimentaire Campbell Soup (-5,27% à 31,84$) a aussi enregistré une baisse de son profit, avec des ventes moins bonnes qu'attendu.

Dans la pharmacie, Merck a lâché 0,97% à 33,81$. Le laboratoire a accepté de verser un total de quelque 950 millions de dollars pour solder des poursuites au pénal et au civil liées à l'anti-inflammatoire Vioxx, vendu pour des indications non autorisées.

Son concurrent Pfizer a cédé 0,32% à 18,90$. Il va acheter pour un montant non chiffré une start-up spécialisée dans le traitement des fibroses cutanées ou cicatrices hypertrophiées, Excaliard.

Le loueur de vidéos sur internet Netflix a plongé de 5,40% à 70,45$. Il a levé 400 millions de dollars pour financer son expansion, notamment en Grande-Bretagne.

Le site de bonnes affaires Groupon a fini sur une chute de 14,80% à 20,07$, juste au dessus de son prix d'introduction sur le NASDAQ début novembre (20$).

Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,939% contre 1,962% lundi soir, et celui à 30 ans à 2,910% contre 2,945% la veille.