Les Bourses européennes évoluaient en baisse jeudi matin, toujours affectées par une crainte de la contagion de la crise de la dette et suspendues aux résultats d'emprunts qui seront lancés en fin de matinée sur le marché obligataire par l'Espagne et la France.

Après avoir ouvert en baisse, toutes les places européennes creusaient leurs pertes vers 6h20 (heure de Montréal). Paris reculait ainsi de 1,33%, Francfort de 0,90%, Londres de 1,30%, Milan de 0,45% et Madrid de 0,86%.

La crainte d'une propagation de la crise de la dette en zone euro ont pesé également en Asie où Hong Kong a perdu 0,76% et Shanghai 0,16%.

La Bourse de Tokyo est néanmoins parvenue à terminer en petite hausse de 0,19%, grâce à un léger affaiblissement du yen qui a soutenu les titres des groupes exportateurs nippons.

En revanche, la Bourse de New York n'avait pas été épargnée mercredi soir, le Dow Jones perdant 1,58%, en raison notamment d'une étude de l'agence de notation Fitch, selon laquelle les banques américaines pourraient souffrir durement de la crise de la zone euro si celle-ci s'étendait plus encore.

«Les opérateurs sont déprimés par les évolutions de la crise de la dette souveraine dans la zone euro», notaient jeudi les analystes de Saxo Banque.

«Malgré la nomination officielle de Mario Monti et la formation de son gouvernement (en Italie, NDLR), les taux obligataires européens ne cessent de grimper», constatent-ils.

Pour Harley Salt, analyste chez IG Markets, il n'y a pour l'heure pas de solutions à la crise de la dette sur la table et «les taux des obligations devraient rester l'objet de toutes les attentions d'ici le week-end».

Les taux d'emprunt de nombreux pays européens, y compris de ceux notés triple A, se sont fortement tendus ces derniers jours, creusant pour certains comme l'Espagne et la France un écart record avec l'Allemagne, le seul État jusqu'à présent préservé.

Jeudi matin, l'écart entre le taux des obligations allemandes à 10 ans et le taux des obligations françaises et espagnoles a atteint un nouveau record depuis la création de la zone euro, peu avant le lancement d'une émission par Paris et Madrid.

Tôt ce matin, le «spread», ou écart de taux, a touché 196,6 points de base, soit 1,966 point de pourcentage entre l'Allemagne et la France. Il a atteint pour l'Espagne 470,6 points de base.

La France prévoit de lever entre 6 et 7 milliards d'euros d'obligations, notamment à cinq ans et l'Espagne 3 à 4 milliards.

De son côté, les taux italiens à long terme évoluaient toujours légèrement au-dessus de 7% jeudi matin. Un niveau supérieur à 7% est considéré comme insoutenable sur la durée pour l'Italie, troisième économie de la zone euro.