Les Bourses européennes étaient en baisse mardi matin, les marchés s'inquiétant toujours pour la zone euro, dont la crise de la dette publique est loin d'être réglée vu la montée des taux d'intérêts de l'Italie, de l'Espagne et même de la France.

Vers 6h15 (heure de Montréal), la Bourse de Paris reculait de2,09%, Francfort de 2,01%, Londres de 1,03%, Madrid de 1,62% et Milan de 2,36%.

Dans ce contexte, les Bourses asiatiques se sont également repliées mardi matin, Tokyo terminant notamment en baisse de 0,72% et Hong Kong de 0,82%.

Mario Monti, nommé dimanche pour succéder à Silvio Berlusconi, est un train de former son gouvernement, il devra ensuite obtenir la confiance du Parlement italien d'ici la fin de la semaine.

Cette période d'attente ne joue pas en faveur du pays et explique en partie le résultat mitigé de l'émission obligataire de lundi.

L'Italie est parvenue à lever comme prévu 3 milliards d'euros de titres à cinq ans, mais à des taux très élevés, supérieurs à 6%, alors qu'en parallèle les taux à 10 ans sont repartis à la hausse, se rapprochant des 7% dépassés la semaine dernière.

De son côté, l'Espagne, qui votera dimanche pour élire un nouveau Parlement, s'est de nouveau retrouvée dans la ligne de mire des marchés lundi. Le «spread», ou écart de taux, entre les obligations à 10 ans de l'Allemagne et de l'Espagne a atteint un record, reflétant l'envolée du taux d'intérêt à 10 ans espagnol à plus de 6%.

La France est venue s'ajouter à ce sombre tableau, le «spread» avec l'Allemagne touchant mardi matin un nouveau record à 172,6 points de base, soit 1,726 point de pourcentage.

Ces fortes tensions sur le marché de la dette ont amoindri la portée de statistiques plutôt rassurantes en France et en Allemagne, au lendemain de l'annonce-surprise d'un recul de la production industrielle en septembre de la zone euro.

L'économie française a rebondi davantage que prévu au troisième trimestre, avec une croissance de 0,4% portée par la consommation des ménages, a indiqué mardi l'Insee qui a toutefois révisé à la baisse le chiffre du deuxième trimestre, avec un recul de 0,1% du Produit intérieur brut au lieu d'une stagnation.

L'Allemagne de son côté a enregistré une croissance de 0,5% sur la même période. Une première estimation pour l'ensemble de la zone euro est attendue ce matin, alors que la Commission européenne vient de mettre en garde contre le risque d'une nouvelle récession.