La Bourse de New York s'est repliée lundi après deux séances de hausse, les investisseurs s'inquiétant des difficultés rencontrées par l'Italie, mais aussi l'Espagne et la France sur le marché de la dette: le Dow Jones a perdu 0,62% et le NASDAQ 0,80%.

Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a lâché 74,77 points à 12 078,91 points et le NASDAQ, à dominante technologique, 21,53 points à 2657,22 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,95% (12,05 points) à 1251,80 points.

Faute d'indicateur économique aux États-Unis, les investisseurs sont restés suspendus à l'actualité européenne, notamment en Italie.

Après la démission de Silvio Berlusconi, l'ex-commissaire européen Mario Monti, respecté par les marchés, a été chargé de former un gouvernement et de mettre en oeuvre les mesures d'austérité promises à Bruxelles et votées par le Parlement pendant le week-end.

«Même si le pouvoir a changé, le marché reste nerveux» face à la situation du pays, a observé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.

«La prudence (des investisseurs, ndlr) est directement liée à l'incertitude en Italie, mais aussi au fait qu'on attend des indicateurs importants dans la semaine» aux États-Unis, a-t-il ajouté.

Les marchés ont été notamment refroidis de voir Rome devoir promettre des taux en forte hausse, de plus de 6%, pour lever des titres de dette à échéance cinq ans.

«Tous les jours, on suit la direction de l'euro. Le marché digère ce qui se passe en Europe avec l'idée qu'on se préoccupait de la Grèce et de l'Italie, mais que maintenant l'Espagne et la France se rajoutent», a observé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Les taux des titres de la dette publique à 10 ans de ces deux pays ont augmenté lundi sur le marché obligataire. Pour l'Espagne, où des élections parlementaires sont prévues dimanche, ils ont dépassé 6%, se rapprochant des records de l'été.

Du côté des entreprises, IBM a fini quasi stable (-0,02% à 187,35 $). Le milliardaire Warren Buffett a annoncé que sa holding Berkshire Hathaway (-1,44% à 75,86 $) avait acquis pour environ 10,7 milliards de dollars d'actions IBM depuis mars, ce qui porte à 5,5% sa part dans le groupe informatique.

Boeing a progressé de 1,52% à 67,94 $. L'avionneur a décroché une commande sans précédent de 50 long-courriers B777 pour 18 milliards de dollars de la compagnie Emirates. Le contrat va se traduire pour son fournisseur General Electric (-1,23% à 16,10 $) par une commande de moteurs et services de maintenance de 6 milliards de dollars.

Bank of America a cédé 2,58% à 6,05 $. L'établissement a annoncé la vente de parts dans la China Construction Bank (CCB), qui devrait lui rapporter 1,8 milliard de dollars après impôts et lui permettre de renforcer ses fonds propres.

Les autres valeurs bancaires, sensibles à la situation en Europe, se sont trouvées sous pression. Citigroup a perdu 3,20%, Morgan Stanley 2,63%, Goldman Sachs 2,33%, JPMorgan Chase 2,19%.

Le groupe de transport aérien AMR a lâché 4,89% à 2,14 $. Sa filiale régionale American Eagle va devoir payer 900 000 $ pour avoir accumulé des retards durant une journée de mai dernier à l'aéroport de Chicago O'Hare.

Amazon (+1,28% à 220,17 $) a soutenu le secteur technologique. Le distributeur en ligne a débuté lundi, avec un jour d'avance, les livraisons de sa nouvelle tablette Kindle Fire, perçue par plusieurs analystes comme un concurrent crédible de l'iPad d'Apple (-1,39% à 379,26 $).

Le libraire Barnes and Noble (-2,35% à 15,40 $) doit aussi lancer sa tablette dans la semaine.

Caterpillar (+0,42% à 96,43 $) a aussi résisté à la baisse de Wall Street, les analystes de Goldman Sachs ayant recommandé d'acheter l'action du fabricant d'engins de chantiers.

Le marché obligataire, fermé vendredi, a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,043% contre 2,056% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,092% contre 3,111%.