Le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, ne partage pas les inquiétudes de l'Autorité des marchés financiers (AMF) sur les engagements du groupe Maple quant au développement des produits dérivés à Montréal.

Dans son offre d'achat de la Bourse de Toronto (Groupe TMX), «Maple ne propose pas d'engagement spécifique cristallisant l'intention de faire de Montréal le centre d'excellence en dérivés et le pôle d'attraction des activités relatives aux produits dérivés et produits connexes du groupe, incluant les titres à revenu fixe et les produits dérivés hors-cote», écrit l'AMF dans son document de consultation. De son côté, la Bourse de Londres avait promis dans son offre de faire de Montréal le pôle de croissance des produits dérivés, une transaction qui a finalement avorté.

L'AMF ajoute: il n'y a «aucun engagement spécifique n'est pris à l'égard de la localisation à Montréal des activités relatives aux opérations de compensation et de règlement».

Questionné sur cet avis de l'AMF hier, Raymond Bachand a martelé que la proposition de Maple est «rassurante» à bien des égards. «Maple s'engage à garder à Montréal le siège social des dérivés, à garder à Montréal toute l'équipe de direction des dérivés. C'est plus que ce qu'il y avait dans les engagements de la Bourse de Toronto envers la Bourse de Montréal», a-t-il fait valoir. Notons que l'AMF reconnaît elle aussi ces engagements dans son document de consultation.

Le ministre a ajouté que Maple est une société formée entre autres de la Caisse de dépôt et placement, de la Banque Nationale, du Mouvement Desjardins et du Fonds de solidarité.

«Les dirigeants du groupe Maple, dans lequel il y a des actionnaires québécois très importants, ont pris des engagements très importants sur la place de Montréal sur les dérivés», a-t-il plaidé.

Selon lui, l'AMF pose des «questions pertinentes» au sujet de la présence à Montréal de tous les employés liés au développement des dérivés - et pas seulement la direction, comme le promet Maple. Mais le ministre ne semble pas en faire un enjeu majeur. «Est-ce que toutes les équipes de développement seront à Montréal? Ils viendront répondre à ces questions-là. La réponse est probablement non parce que, quand vous avez des places d'affaires à plusieurs endroits, il y a des gens d'équipe de développement», a-t-il affirmé.

Raymond Bachand a fait ces commentaires au cours d'une conférence de presse où il a confirmé l'indexation du régime d'imposition des particuliers et des tarifs de services gouvernementaux. Le taux sera de 2,66% pour 2012, ce qui correspond à la variation de l'indice des prix à la consommation. La mesure n'est pas nouvelle: le gouvernement Charest indexe le régime d'imposition année après année depuis 2004. «Si on le faisait pas, les contribuables québécois paieraient 514 millions de plus» en impôt en 2012, a souligné le ministre. L'indexation des tarifs permettra au gouvernement d'engranger des revenus additionnels de 30 millions de dollars l'an prochain.