Les Bourses européennes faisaient du yoyo jeudi à la mi-journée, les investisseurs restant nerveux même s'ils étaient en partie soulagés par l'arrivée de plus en plus probable de Mario Monti à la tête du gouvernement italien pour remplacer Silvio Berlsuconi.

Après avoir ouvert en nette baisse, réduit progressivement leurs pertes, être passées dans le vert, les places financières du Vieux Continent évoluaient en ordre dispersé à la mi-journée. Peu avant midi (6h00 à Montréal), la Bourse de Paris était quasiment à l'équilibre (-0,07%) tout comme Madrid (-0,06%), Londres perdait 0,60% tandis que Francfort progressait de 0,35% et Milan de 1,40%.

«Le marché est complètement englué et volatil, à cause d'éléments politiques indépendants de la macroéconomie», a souligné Yves Marçais, de Global Equities.

Selon des opérateurs milanais, les investisseurs parient sur la fin de l'incertitude politique alors que l'ex-commissaire européen Mario Monti, économiste respecté, semble se diriger de plus en plus sûrement vers le poste de chef du gouvernement.

Silvio Berlusconi, qui doit démissionner après l'adoption d'ici la fin de la semaine des mesures promises à l'Union européenne, a fait savoir officiellement jeudi qu'il soutenait M. Monti.

Selon des sources de marché, la Bourse de Milan était également tirée par l'intervention de la Banque centrale européenne qui a racheté de la dette italienne afin de calmer les tensions avant une émission obligataire test.

Très attendue par les investisseurs, cette émission intervenue en fin de matinée a permis au Trésor italien de lever, comme il le souhaitait, 5 milliards d'euros. Les taux d'intérêt à un an payés par Rome ont toutefois atteint un niveau record de 6,087%, contre 3,57% le 11 octobre lors de la dernière opération similaire.

À la suite de cette émission, les taux des obligations à 10 ans italiens sont repassés sous les 7%, à 6,947% vers 10h15 GMT (5h15 à Montréal), alors qu'ils s'étaient envolés jusqu'à 7,483% mercredi.

Des taux supérieurs à 7% correspondent à un niveau jugé insoutenable dans la durée, étant donné la taille colossale de la dette italienne (1900 milliards d'euros, environ 120% du PIB). Un éventuel défaut de l'économie italienne, la troisième de la zone euro menacerait l'union monétaire d'explosion et risquerait de plonger l'économie mondiale en récession.

En Asie, les marchés ont particulièrement souffert jeudi des incertitudes concernant l'avenir de la zone euro. La Bourse de Tokyo a fini sur un recul de 2,91%, Shanghai de 1,80% tandis que Hong Kong a chuté de plus de 5%.

À New York, le Dow Jones a de son côté plongé de 3,20% mercredi soir.

À Athènes, Lucas Papademos, l'ex-gouverneur de la banque centrale grecque et ex-vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) a été reçu en fin de matinée par le chef d'État grec. Il est de plus en plus pressenti pour devenir le prochain Premier ministre, à la tête d'un gouvernement de coalition.