Les Bourses européennes s'enfonçaient dans le rouge mercredi matin, l'annonce du départ prochain du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi ne parvenant pas à faire baisser les taux d'emprunt de l'Italie qui continuent à s'envoler.

Après avoir ouvert en hausse, la Bourse de Paris reculait de 2,64%, celle de Francfort de 2,58%, Londres de 1,96%, Madrid de 2,80% vers 6h40 (heure de Montréal). Milan plongeait même de 4,17% à la même heure.

Les taux des obligations italiennes à 10 ans ont dépassé les 7% en fin de matinée alors qu'ils s'étaient légèrement détendus dans la nuit de mardi à mercredi après l'annonce officielle de la démission à venir de Silvio Berlusconi.

Des taux proches de 7% sont jugés insoutenables à long terme compte tenu de la dette colossale du pays (1.900 milliards d'euros, 120% du PIB), selon les économistes qui craignent que l'Italie ne réussisse plus à refinancer sa dette, ce qui serait un point de «non-retour».

Une éventuelle contagion de la crise de la dette à l'Italie, troisième économie de la zone euro, mettrait à genoux l'ensemble de la zone euro.

«Le départ de Berlusconi était attendu, mais le problème c'est que des élections anticipées sont réclamées ce qui pourrait retarder les nouvelles mesures», a commenté Dov Adjedj, vendeur d'actions chez Aurel BGC.

«La question maintenant est de savoir combien de temps vont prendre les partis italiens pour s'accorder et rassurer les créanciers et les partenaires du pays», ont rappelé les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.

C'est d'autant plus nécessaire que selon eux «les Européens temporisent et hésitent sur la mise en oeuvre des accords du 27 octobre», destinés à sauver la zone euro.

En tout début d'échanges, les places financières européennes, tout comme celle de New York mardi soir et les Bourses asiatiques qui ont fini en hausse mercredi matin, avaient pourtant salué l'annonce du retrait du président du Conseil italien.

Silvio Berlusconi a perdu mardi la majorité absolue au Parlement, à l'issue d'un vote sur l'approbation des comptes 2010 de l'État.

Dans la soirée, la présidence de la République italienne a souligné qu'il quitterait son poste après l'adoption au Parlement des mesures promises à l'Union européenne (UE).

La situation de la Péninsule a en partie éclipsé le sort de la Grèce dans l'esprit des investisseurs alors que le pays attendait toujours le nom de son nouveau Premier ministre qui dirigera un gouvernement de coalition, les négociations entre les socialistes et l'opposition se poursuivant toujours.

Le chef de gouvernement sortant, Georges Papandréou, et son rival conservateur, Antonis Samaras, doivent annoncer «dans la journée» la composition du nouvel exécutif.