La crise de la dette grecque et des autres maillons faibles de la zone euro assombrit les perspectives de rendement sur le Vieux Continent. Marc Christopher Lavoie a le délicat mandat de gérer le portefeuille d'actions européennes pour le gestionnaire Hexavest. La conjoncture fait de lui un participant écouté aux rencontres d'équipe matinales. Comment s'en sort-il? Sa sélection printanière a reculé de 6%, tandis que les marchés boursiers européens ont glissé de 16,5%. M. Lavoie garde le cap sur la stratégie défensive adoptée en avril dernier. «On pense que les problèmes ne sont pas terminés. Il y a encore du chemin à faire avant de devenir plus optimiste», dit-il, fataliste.

Sanofi-Aventis (SAN à Paris)

Fermeture jeudi dernier: 50,70

Prix au 15 avril 2011: 51,86

Variation: -2,24%

Dividende annuel: 2,50

«Sanofi a rempli son rôle défensif à merveille», dit avec satisfaction le gestionnaire de 37 ans. À la fermeture mardi, la société pharmaceutique avait réalisé un rendement de -0,1% en incluant le dividende. L'intégration de l'américaine Genzyme se poursuit harmonieusement. Un médicament contre le cancer colorectal, VEGF-TRAP, a obtenu des résultats prometteurs en phase II. Environ 30% des revenus de Sanofi proviennent des marchés émergents. Le titre est offert sous forme de reçus de dépôt (ou ADR en anglais) à New York sous la cote SNY. À conserver.

Metro (MEO à Francfort)

Fermeture jeudi dernier: 36,45

Prix au 15 avril 2011: 48,20

Variation: -24,38%

Dividende annuel: 1,35

«L'action n'a pas joué son rôle dans le portefeuille», déplore Marc Lavoie. Troisième détaillant mondial en importance, ce Metro allemand est actif dans l'alimentation comme le Metro de chez nous. Par contre, la société germanique est aussi active dans l'électronique et le créneau des grands magasins. Or, si le secteur de la consommation de base tire son épingle du jeu en période de crise, c'est une autre paire de manches pour ce qui est de la consommation discrétionnaire. Résultats: MEO a perdu 25% en six mois. Ouille! M. Lavoie le remplace par le géant agroalimentaire suisse Nestlé, dont le succès de la division Nespresso nourrit la croissance des profits. Le symbole du ADR de Nestlé est NSRGY.

Teliasonera (TLSN à Stockholm)

Fermeture jeudi: 44,44 couronnes

Prix au 15 avril 2011: 49,84 couronnes

Variation: -10,8%

Dividende annuel: 2,75 couronnes

Les télécoms sont un autre secteur défensif. Pourquoi? Les revenus sont récurrents, les dividendes, attrayants, et le gros des dépenses en immobilisations a déjà été fait. «La croissance organique des télécoms en Europe est généralement proche de 0%, mais avec Teliasonera, la croissance organique a été de 3% au dernier trimestre», souligne M. Lavoie. Ses marges bénéficiaires se sont également relevées de 80 points de base. Autre point en sa faveur, la suédoise est active dans une région moins touchée par la crise que le sud du continent. M. Lavoie conserve le titre surtout en raison de son plantureux dividende de 6,2%.

Vendre Antofagasta à découvert (ANTO à Londres)

Fermeture jeudi: 1190,0 pence

Prix au 15 avril 2011: 1309,34 pence

Variation: + 10,03%

Dividende annuel: 0,20 penny

Le pari pris en avril dernier sur une baisse à venir du cours de cet exploitant de gisements de cuivre s'est avéré payant. Il l'a été jusqu'en octobre. Depuis, les investisseurs ont repris quelque peu goût au risque. «Je continue à être négatif à son égard, dit aujourd'hui notre invité. Les matières premières sont influencées par la demande chinoise et je pense que le ralentissement en Chine va se poursuivre.»

Vendre l'euro contre le dollar américain [[|ticker sym='EUO'|]]

Fermeture jeudi: 17,97$US

Prix au 15 avril 2011: 17,19$US

Variation: + 4,5%

Dividende annuel: s.o.

En avril, M. Lavoie trouvait l'euro trop cher. Six mois plus tard, il persiste. «L'Europe est l'épicentre des problèmes.» Le petit investisseur peut jouer l'euro à la baisse avec le Fonds EUO, qui double l'effet de la baisse de la devise européenne par rapport au dollar américain. Le gestionnaire fait toutefois une mise en garde: la performance du fonds peut s'éloigner de ce qu'elle devrait être sur le long terme.

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MARC CHRISTOPHER LAVOIE

Vice-président, Marchés européens chez Hexavest

Âge : 37 ans

Style de gestion : approche descendante («top-down»)

Actif sous gestion : 8,5 milliards chez Hexavest

Clientèle : institutionnelle principalement