Les Bourses européennes ont tenté un rebond qui n'aura pas duré mercredi à l'ouverture, au lendemain d'une journée noire provoquée par l'annonce-surprise de la tenue d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage du pays, qui a ravivé la crise de la dette en zone euro.

À l'ouverture, la Bourse de Paris prenait 1,61% et passait rapidement les 2% dans les premiers échanges, Milan 1,6%, Londres 0,51%, Francfort 1,07% et Madrid 0,81%.

Mais vers 6h15 (heure de Montréal), Paris ne gagnait plus que 0,37%, alors que Francfort perdait 0,18%, Londres 0,57%, Milan 1,05% et Madrid 1,47%.

En Asie en revanche, la Bourse de Tokyo a encore accusé le coup, finissant mercredi en recul de plus de 2% tandis que Hong Kong et Shanghai étaient également mal orientées. La Bourse de New York avait également été à la peine mardi soir dans le sillage des places européennes, cédant plus de 2% en clôture.

Mardi, les places financières européennes ont vécu une séance cauchemardesque, avec des chutes dépassant les 6% à Athènes et Milan, plombées par la descente aux enfers des valeurs bancaires.

En annonçant lundi soir, la tenue d'un référendum sur l'accord de sauvetage de son pays, le chef du gouvernement grec Georges Papandréou, a créé la surprise et remis en cause des avancées obtenues dans la douleur lors d'un sommet européen jeudi dernier.

Le projet de référendum, prévu pour le début de l'année 2012 a été approuvé à l'unanimité par le cabinet grec, réuni en session extraordinaire dans la nuit de mardi à mercredi. Le cabinet a également validé la décision du premier ministre Georges Papandréou de demander vendredi un vote de confiance du Parlement.

Le référendum «ne peut guère instiller de la confiance dans un marché déjà secoué et qui a plus d'un combat à mener», souligne Terry Pratt, analyste chez IG Markets, dans une note.

Les investisseurs doutent fortement que le peuple grec vote en faveur du plan de sauvetage. Un refus signifierait alors, selon eux, une faillite du pays voire une sortie de l'euro, avec un effet boule de neige sur d'autres pays en difficulté.

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont souhaité l'adoption «rapidement» d'une «feuille de route» pour assurer l'application du plan d'aide négocié avec la Grèce.

Les deux dirigeants doivent se réunir mercredi à 17h30 (11h30 à Montréal) à Cannes avec les dirigeants européens et du Fonds monétaire international (FMI) avant de retrouver à 20h30 (14h30 à Montréal) M. Papandréou.

«Le premier ministre grec va clairement se retrouver en face de questions inconfortables lors de ces réunions avec les dirigeants européens», estime M. Pratt.

Ces rencontres se tiennent à la veille de l'ouverture d'un G20 de deux jours à Cannes qui devait normalement prolonger le sommet de Bruxelles sur la crise en zone euro.