La Bourse de New York évoluait en repli lundi à la mi-journée, dans un marché affecté par la faillite du courtier MF Global et attentiste à l'ouverture d'une semaine à l'actualité économique chargée.

Vers 12h00, le Dow Jones Industrial Average cédait 1,18% ou 143,95 points à 12 087,16 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,03% ou 28,19 points à 2708,96 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 perdait 1,31% ou 16,89 points pour s'établir à 1268,20 points.

À Toronto, le S&P TSX reculait de 1,16% ou 114,85 points à 12 374,66 points.

«On assiste au traditionnel repli après une euphorie injustifiée», a relevé Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis, en allusion au bond des indices ayant fait suite à l'accord global trouvé en zone euro en milieu de semaine dernière.

Le marché se réservait par ailleurs pour les réunions de banques centrales, aux États-Unis mercredi et en zone euro le lendemain.

Un sommet du G20 se tiendra jeudi et vendredi à Cannes, dans le sud de la France. «Une opposition intense entre pays émergents et non émergents se profile», a déclaré M. Lefeuvre.

Du côté des indicateurs, les statistiques mensuelles de l'emploi doivent être connues vendredi. Avant cela, les chiffres de dépenses de construction et l'indice ISM d'activité dans l'industrie seront publiés mardi.

Les investisseurs américains étaient par ailleurs gagnés par le doute à propos de la mise en oeuvre de l'entente sur le règlement de la crise de la dette en Europe, notaient les analystes.

«Des informations suggèrent que les plans pour le FESF (Fonds européen de stabilité financière) n'ont pas été simples à vendre à la Chine et au Japon», a remarqué Patrick O'Hare, du site d'analyse financière Briefing.com.

Les dirigeants européens souhaitent porter la capacité du FESF à 1.000 milliards d'euros, contre 440 milliards actuellement, et misent donc pour cela sur certains bailleurs extérieurs à l'Europe.

Et de manière générale, la situation est particulièrement morose dans l'Union européenne: «Il y a un problème de croissance, une très mauvaise orientation du chômage, une inflation à 3%, donc pas de baisse de taux, et maintenant l'Allemagne qui a une croissance réelle des ventes au détail de 0,3% donc ce n'est pas elle qui va sauver la zone euro», a souligné M. Lefeuvre.

Les valeurs bancaires américaines, à l'unisson de leurs homologues européennes, réagissaient à ce regain d'inquiétude en reculant. Morgan Stanley perdait 5,64% à 18,22 dollars, Goldman Sachs 3,56% à 111,74 dollars, Citigroup 5,42% à 32,31 dollars et Bank of America 4,63% à 7,01 dollars.

Sur le front américain, Wall Street était affecté par la faillite du courtier MF Global, qui a déposé le bilan après avoir étalé au grand jour des difficultés financières graves lors de la publication de ses résultats trimestriels. Il s'agit de la huitième plus grande faillite aux États unis depuis plus de 30 ans et la première liée à la crise européenne.

Le secteur des matières premières, qui constituait le fonds de commerce de MF Global, était entraîné à la baisse.

Les pétroliers ExxonMobil et Chevron lâchaient respectivement 1,98% à 79,87 dollars et 2,79% à 106,56 dollars. Alcoa, leader mondial de l'aluminium, abandonnait 4,75% à 11,02 dollars. Newmont Mining, géant de la production d'or, cédait 1,50% à 67,46 dollars. Le producteur américain d'acier US Steel cédait pour sa part 5,53% à 26,32 dollars.

Le secteur agroalimentaire était le seul dans le vert dans le Dow Jones. Kraft Foods avançait de 0,06% à 35,42 dollars, Coca-Cola de 0,03% à 68,95%, McDonald's de 0,27% à 93,54 dollars et Wal-Mart de 0,17% à 57,245 dollars.

Le marché obligataire évoluait en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,205% contre 2,306% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,241% contre 3,352%.