Les Bourses européennes ont accentué mardi leur plongeon, victimes des craintes d'une faillite de la Grèce et d'une nouvelle chute des valeurs bancaires.

Les pertes des marchés européens ont été encore plus lourdes que la veille: Paris a perdu 2,61%, Francfort 2,98%, Londres 2,58% et Milan 2,72% à la clôture. La Bourse d'Athènes s'est effondrée avec un recul de 6,28%, tombant à son plus bas niveau depuis 18 ans.

Les marchés redoutent plus que jamais une aggravation de la crise de la dette grecque et son extension en zone euro.

Réunis à Luxembourg, les ministres des finances de la zone euro ont en effet décidé lundi soir de reporter à nouveau les décisions concernant un prêt crucial à la Grèce pour éviter sa faillite, et ont demandé à Athènes des efforts budgétaires supplémentaires.

«Les responsables européens ont une fois de plus été incapables, malgré l'urgence, de prendre des mesures concrètes, se contentant de simples réflexions», a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.

«Le report de la réunion exceptionnelle (prévue le) 13 octobre, qui devait décider ou non de l'octroi à la Grèce de la tranche d'aide de 8 milliards d'euros, est une mauvaise nouvelle qui perturbe les marchés», ont souligné les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.

Autre motif d'inquiétudes pour les investisseurs, la participation du secteur privé, essentiellement des banques, au deuxième plan d'aide à Athènes devrait être revue à la hausse afin de tenir compte de la dégradation de l'économie et des marchés européens.

Les craintes d'un retour en récession restent également très vives, en Europe comme aux Etats-Unis. Standard & Poor's a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro, à 1,1% en 2012 contre 1,5% jusque-là.

Les inquiétudes des investisseurs sont d'autant plus vives, que comme le souligne l'agence de notation Moody's, «les turbulences des marchés menacent le financement de l'économie», en pénalisant notamment les banques.

Les valeurs bancaires ont encore souffert mardi à l'image de BNP Paribas (-5,15%), Crédit Agricole (-6,50%) et Société Générale (-4,90%).

La banque franco-belge Dexia a terminé en chute libre (-22,46% à 1,01 euro), alors que cet établissement, en grande difficulté, pourrait être démantelé. Le gouvernement belge va tenir dans la soirée une réunion extraordinaire sur la situation de l'établissement.

De son côté l'euro a continué à pâtir de la crise de la dette. La devise européenne est restée très faible, oscillant autour de 1,32 dollar, après avoir atteint son plus bas niveau depuis neuf mois face au billet vert et depuis dix ans face au yen.