L'euro a chuté lundi à son plus bas niveau en dix ans face au yen, plombé par la crainte d'un défaut de paiement de la Grèce.

Lors des échanges asiatiques, la monnaie unique est tombée à 104,90 yens, au plus bas depuis juillet 2001. Elle est ensuite légèrement remontée et valait 105,32 yens vers 21h30, mais restait en baisse par rapport à sa cotation de New York vendredi à 17h00 (105,91 yens).

L'euro était aussi en net recul vis-à-vis du dollar, à 1,3594 dollar vers 21h30, contre 1,3649 dollar vendredi à 17h00.

«Nous regardons la Grèce et seulement la Grèce», a expliqué Satoshi Tate, courtier à Mizuho Corporate Bank, cité par Dow Jones Newswires. «La situation devient vraiment grave et tout le monde se demande comment cela va finir».

L'euro est vendu à tour de bras depuis vendredi et l'arrivée d'un nouveau vent de panique sur les Bourses d'Europe et d'Amérique.

Les investisseurs angoissent pour la dette des pays européens, et notamment la Grèce, ainsi que pour la croissance mondiale. La démission de l'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), l'Allemand Jürgen Stark, a amplifié la fébrilité.

Pendant le week-end, la Grèce a catégoriquement démenti des «rumeurs» sur un défaut de paiement du pays mais les marchés restaient nerveux.

«La réunion du G7 Finances ce week-end n'a pas annoncé de mesures concrètes et nous en sommes réduits à nous demander s'ils peuvent faire quelque chose», a souligné en outre Sumino Kamei, de la banque de Tokyo-Mitsubishi UFJ.

La flambée du yen vis-à-vis de l'euro lamine la compétitivité des groupes exportateurs nippons, notamment celle des géants de l'électronique très actifs sur le Vieux continent.

Des courtiers évoquaient la possibilité d'une intervention directe des autorités nippones dans les prochains jours sur les marchés des changes pour abaisser le niveau du yen face à l'euro. Le ministère japonais des Finances n'a toutefois rien laisser filtrer à ce sujet.