La Bourse de New York a aligné une troisième séance d'affilée de hausse mercredi, spéculant sur un nouveau coup de pouce de la Fed à la croissance. Toronto a connu une séance en dents de scie et a terminé la journée au neutre.

Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average est monté de 143,95 points (1,29%) à 11 320,71 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 21,63 points (0,88%) à 2467,69 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 1,31% (15,25 points) à 1177,60 points.

À Toronto, le S&P TSX a finalement avancé de 0,04% ou 5,48 points à 12 343,81 points. Les secteurs des métaux et des télécoms ont reculé de façon marquée. Les secteurs de la finance et de la santé ont été les locomotives de la journée.

Les indices de Wall Street ont connu une journée très hésitante, changeant d'orientation à plusieurs reprises et ne décollant que dans la dernière heure d'échanges.

«L'actualité n'a rien d'enthousiasmant. L'optimisme du marché pourrait s'expliquer par ce qui pourrait sortir de Jackson Hole», ville de l'ouest des États-Unis où le président de la Fed, Ben Bernanke, doit s'exprimer vendredi, a expliqué Lindsey Piegza, de FTN Financial.

Le dirigeant avait indiqué l'an dernier lors de la même conférence que l'institution envisageait de se lancer dans de nouvelles mesures de relance de l'économie. Vu le faible niveau de la croissance au premier semestre, et la débâcle financière observée depuis un mois, certains intervenants des marchés espèrent de nouvelles annonces.

La banque centrale «pourrait indiquer qu'elle souhaite avoir recours à des nouveaux outils pour soutenir l'économie, mais nous sommes très réticents à suggérer qu'il lui reste quelque pouvoir que ce soit, il semble qu'elle veuille passer le relais au gouvernement fédéral», a estimé Mme Piegza.

«Tout le monde est tourné vers l'intervention de M. Bernanke», a confirmé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. «Il va devoir se montrer très diplomate pour dire au marché que les choses ne vont pas si mal», faute d'annoncer les mesures de relance sur lesquelles certains spéculent, a estimé l'analyste.

En attendant l'événement, les investisseurs ont été encouragés par la forte progression des commandes de biens durables (+4,0%) aux Etats-Unis en juillet, tirée en grande partie par le secteur des transports.

Pour les analystes de RDQ Economics, ces chiffres «dépeignent une situation bien différente» des mauvais indicateurs industriels publiés ces derniers jours et «suggèrent que la croissance du secteur manufacturier pourrait s'accélérer dans les mois à venir».

Bank of America (+10,95% à 6,99 dollars) a emmené le Dow Jones et le secteur financier, après deux jours de dégringolade. Les analystes de JPMorgan ont relevé leur recommandation sur le titre à «neutre», estimant que sa chute «renforce la probabilité d'une évolution positive en termes de crédit, comme une annonce d'augmentation de capital».

Google a fini en hausse de 0,86% à 523,29 dollars. Le géant de l'internet a accepté de verser 500 millions de dollars pour solder des poursuites des autorités américaines liées à une affaire de promotion illicite de médicaments. Il avait déjà provisionné cette somme dans ses comptes du premier trimestre.

Apple a progressé de 0,69% à 376,18 dollars. Selon le Wall Street Journal, la nouvelle version de l'iPhone sera disponible mi-octobre aux Etats-Unis et sera pour la première fois aussi distribuée par l'opérateur Sprint Nextel (-3,90% à 3,45 dollars), en plus de ses concurrent AT&T (+1,55% à 29,43 dollars) et Verizon (+1,42% à 36,47 dollars).

New York Times a bondi de 4,71% à 7,33 dollars. Le milliardaire mexicain Carlos Slim a augmenté sa participation dans le groupe de presse, dont il détient désormais 7,5%.

Le marché obligataire a poursuivi son repli. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,260% contre 2,137% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,614% contre 3,477% la veille.