Le rendement des obligations canadiennes indexées sur l'inflation, qui se dirigeait vers un sommet sur une période de deux mois depuis 1996, pourrait toutefois diminuer tandis que les augmentations de prix s'atténuent et que les chances d'une hausse à court terme des taux d'intérêt par la Banque du Canada s'amincissent.

L'indice des obligations canadiennes indexées sur l'inflation de Bank of America Merrill Lynch est en hausse de 2,8% ce mois-ci, après un bond de 5% en juillet, un sommet depuis la progression de 12% observée en septembre et octobre 1996. Le taux annuel d'inflation au Canada a diminué pour le deuxième mois en juillet, baissant à 2,7% comparativement à 3,7% en mai.

L'inflation ne fait plus peur

«Nous ne croyons pas que l'inflation va demeurer un gros problème», soutient Sal Guatieri, économiste principal de BMO Capital Markets, à Toronto. «Il est plus probable que l'inflation s'atténuera plutôt que d'augmenter au cours de la prochaine année, ajoute-t-il. Je serais surpris que le marché des obligations à rendement réel offre une performance supérieure au marché conventionnel.»

Vendredi dernier, Mark Carney, le gouverneur de la Banque du Canada, a annoncé aux législateurs que l'économie canadienne avait probablement fait du surplace ou ralenti au dernier trimestre, révisant ainsi sa prévision du 20 juillet selon laquelle le produit intérieur brut aurait crû d'un taux annuel de 1,5% d'avril à juin. Les chances que la banque centrale majore son taux directeur à sa réunion du 6 décembre prochain ont chuté à zéro le mois dernier comparativement à 38% la semaine précédente, selon des données recueillies par Bloomberg.

Les obligations canadiennes indexées sur l'inflation offrent une performance supérieure aux titres de dette américains équivalents par la marge de 30 points de base en août après un écart de 88 points de base en faveur des titres canadiens en juillet. En plus de payer un coupon aux investisseurs, le principal d'une obligation indexée sur l'inflation croît en relation avec le taux d'inflation.

La progression de l'indice des obligations à rendement réel «a été stimulée par les craintes passées concernant l'inflation dans un environnement de plus forte croissance économique et de hausse des prix des produits de base, souligne M. Guatieri. Ce contexte a changé considérablement au cours des dernières semaines.»

Ailleurs sur les marchés de crédit, le rendement supplémentaire que les investisseurs exigent pour détenir des titres de compagnies canadiennes plutôt que des obligations du gouvernement fédéral s'est établi à la fin de la semaine dernière à 154 points de base, valeur inchangée par rapport à la semaine précédente et en baisse par rapport à 156 points de base le 17 août dernier, selon un indice de Merrill Lynch.