Les Bourses asiatiques évoluaient prudemment lundi, après deux semaines de tourmente sur les places mondiales en raison de vives inquiétudes sur la croissance, tandis que le pétrole tournait son attention vers la situation en Libye.

A Tokyo, l'indice Nikkei 225 des 225 valeurs vedette était en hausse de 0,19% à la mi-séance, après avoir ouvert en baisse de 0,37%. Sydney était en hausse de 0,94% à la mi-journée. Hong Kong s'appréciait d'un petit 0,43% et Shanghai de 0,37%. Séoul était à l'équilibre, après avoir chuté de plus de 6% vendredi.

«C'est une lutte indécise entre la prudence et l'espoir d'un rebond des marchés boursiers en cours de semaine», a noté Yutaka Miura, analyste chez Mizuho Securities, à Tokyo.

Les marchés attendent également le discours du président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke, prévu pour vendredi, a déclaré l'analyste à l'agence Dow Jones Newswires.

Vendredi, les Bourses mondiales étaient restées prisonnières de la spirale négative, plombées par des doutes persistants sur la solidité du secteur bancaire en Europe et des craintes récurrentes d'un retour de la récession aux Etats-Unis.

Les Bourses européennes avaient clôturé en nette baisse: Paris avait lâché 1,92%, Francfort 2,19%, Londres 1,01%, Madrid 2,11% et Milan 2,46%.

A New York, le Dow Jones a abandonné 1,57% et le Nasdaq 1,62%.

Le pétrole, qui a lui aussi cédé du terrain depuis début août en raison des inquiétudes sur la croissance, était mitigé lundi matin. Les investisseurs tournaient leur attention vers le développement de la situation en Libye, pays gros producteur de pétrole.

Dans les échanges matinaux, le baril de «light sweet crude» gagnait 82 cents à 83,08 USD, tandis que celui du Brent de la Mer du Nord cédait 1,59 USD à 107,03 USD.

Les rebelles libyens sont entrés dimanche dans Tripoli et ont atteint dans la nuit le coeur de la capitale, où se sont déroulés d'intenses combats.

«Il s'agit de la principale information» pour le marché du pétrole en ce moment, a déclaré Victor Shum, analyste au cabinet de consultants Purvin and Gertz à Singapour.

Après plus de six mois de combats, l'Otan a estimé dimanche que la fin du régime du colonel Mouammar Kadhafi était proche. «Le régime de Kadhafi s'effondre clairement», a affirmé le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.

La Libye, membre de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), exportait en temps normal 1,49 million de barils par jour, en majeure partie (85%) vers l'Europe, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais sa production a fortement chuté après le début de la révolte le 15 février.

Du côté des changes, le dollar se raffermissait face au yen, à 76,62 yens lundi matin à Tokyo, contre 76,50 yens vendredi soir à New York. Le billet vert avait atteint la semaine dernière un plus bas depuis la guerre, à 75,95 yens.

L'euro reculait légèrement face au dollar, à 1,4380 USD, contre 1,4398, et était quasiment inchangé face au yen, à 110,18 yens, contre 110,15 vendredi soir.

L'or, dont les cours se sont envolés depuis le début de la crise boursière, valait 1870 dollars l'once à lundi matin à Hong Kong. Il avait franchi vendredi un nouveau record historique, à plus de 1.878 USD l'once.