L'investisseur milliardaire Wilbur Ross dit être à la chasse aux aubaines tandis que la chute des Bourses mondiales est alimentée par la peur plutôt que par la réalité économique.

Il y a beaucoup d'actifs que l'on peut acheter aujourd'hui sur les marchés émergents, y compris en Chine et en Inde de même qu'au Japon et en Irlande, qui s'avéreront attrayants au cours des prochaines années, a indiqué M. Ross, qui dirige WL Ross&Co., au cours d'une entrevue à Bloomberg Television. Il dit soutenir notamment des sociétés actives dans le transport maritime du pétrole et dans les industries du gaz aux États-Unis.

L'opinion de M. Ross rejoint celle de Mark Mobius, de Templeton Asset Management, et de Marc Faber, éditeur du rapport Gloom, Boom&Doom, qui voient des occasions d'acheter sur les marchés en pleine débandade. L'indice mondial MSCI a reculé de près de 7% depuis jeudi dernier, la veille du jour où Standard&Poor's a décoté la dette américaine, ce qui a ajouté au pessimisme des investisseurs.

«Le monde a-t-il empiré de 10, 12, 15% au cours des 48 dernières heures? Je ne le crois pas, a dit M. Ross. L'achat d'actions aux prix d'aujourd'hui s'avérera dans quelques années une décision vraiment enrichissante.»

La décote de Standard&Poor's a été «la bonne décision, très courageuse», soutient pour sa part Kenneth Rogoff, économiste à l'Université Harvard, dans une autre entrevue à Bloomberg Television. «Les autres agences de notation vont vraisemblablement l'imiter en temps utile», ajoute-t-il.

WL Ross se spécialise dans la réorganisation d'entreprises en difficulté. M. Ross, 73 ans, a fondé sa société en 2000 après avoir dirigé la division de pratique de faillite chez Rothschild Inc.

Pour sa part, Mark Mobius, président de la division des marchés émergents chez Templeton, a indiqué vendredi dernier que les actions dans les marchés en développement semblent plus attrayantes dans le contexte du bouleversement sur les marchés mondiaux.

De son côté, Marc Faber a avancé, dans une entrevue à Bloomberg Television lundi, que les marchés boursiers connaissaient une «survente incroyable», ajoutant que les indices allaient «probablement atteindre un creux [lundi ou hier] avant d'amorcer leur redressement.»

«Des ventes involontaires forcées» par des investisseurs faisant face à des appels de marge par les banques après que la valeur des actions qu'ils détenaient eut chuté ont contribué aux pertes sur les marchés, selon M. Ross.