Les Bourses européennes ont accusé mercredi de lourdes pertes à la clôture, entraînées par la chute des valeurs bancaires suite à de nouvelles inquiétudes concernant la Grèce, et par des rumeurs de dégradation de la note de la France.

La Bourse de New York évoluait également en très forte baisse en milieu de séance, incapable de poursuivre le rebond de la veille alors que les inquiétudes sur l'économie dominaient: le Dow Jones perdait 3,63% et le Nasdaq 3,15%.

La Bourse de Paris a lâché 5,45% à 3002,99 points, particulièrement plombée par des rumeurs de dégradation de la note de la France, malgré les démentis rapides du gouvernement et de l'agence Fitch.

À Milan, le FTSE Mib a cédé 6,65% et l'indice vedette de Francfort, le DAX, a fini en recul de 5,13%. La Bourse de Madrid a lâché 5,49% au plus bas depuis le 1er avril 2009, et la Bourse suisse 4,12%.

La Bourse de Londres a terminé sur une chute de 3,05% à 5007,16 points.

Le secteur bancaire subissait des pertes particulièrement lourdes alors que la Grèce envisage d'étendre son programme d'échanges d'obligations afin d'y inclure des titres à plus longue échéance, ce qui pénaliserait en premier lieu ses créanciers privés.

Rebond en Asie

En Asie, la débâcle boursière des deux derniers jours semblait lointaine. Tokyo a rebondi de 1,05%, Séoul de 0,27%. Hong Kong a gagné 2,34% et Shanghai 0,91%.

À Sydney, unique place de la région Asie-Pacifique à avoir clôturé en hausse mardi, le rebond s'est poursuivi (+2,6%).

La Fed, dont la marge de manoeuvre était réduite, a promis mardi soir qu'elle allait garder son taux d'intérêt directeur près de zéro «au moins jusque mi-2013» tout en envisageant de nouvelles mesures de relance pour aider l'économie américaine sans indiquer lesquelles.

Pour les investisseurs, cette décision signifie que le coût du crédit va rester moins cher pendant au moins deux ans. Pour les entreprises et notamment les PME, qui ont souvent plus de difficultés à obtenir des prêts des banques en temps de crise, c'est une épine en moins.

«Certains pourraient avoir attendu plus de la part de la Fed, mais la décision de maintenir les taux d'intérêt pour les deux prochaines années a été clairement suffisante pour permettre aux acheteurs de revenir dans le jeu», sur les marchés, explique Cameron Peacock, stratégiste chez IG Markets.

Toutefois, beaucoup d'incertitudes demeurent et vont persister pendant encore plusieurs semaines, avertissent certains analystes. L'économie américaine croît à un rythme lent et il n'est pas exclu que la récente tempête boursière affecte l'activité économique.

La Fed a en effet dressé un bilan de santé peu brillant de la première économie mondiale, dont les perspectives sont «molles». La croissance y a crû à un rythme annuel de moins de 1% au premier semestre alors que l'institution tablait sur plus de 3% en début d'année.

La question de la dette publique de certains pays de la zone euro et pas des moindres -Italie et Espagne, respectivement troisième et quatrième économies de l'Union monétaire - va aussi continuer à obséder les investisseurs.

Mardi on a frôlé la catastrophe en Asie et en Europe, les marchés européens ont dévissé de 4% à 6%, et Séoul de 10% en séance, se rapprochant d'un krach boursier, considéré comme une chute brutale des Bourses d'au moins 20% en quelques jours ou de 10% sur une journée.