La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, sapée par des chiffres de l'emploi très décevants par rapport aux attentes des analystes: le Dow Jones a perdu 0,49% et le NASDAQ 0,45%.

Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 62,29 points à 12 657,20 points et le NASDAQ, à dominante technologique, 12,85 points à 2859,81 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,70% (-9,42 points) à 1343,80 points.

«Le rapport est affreux, c'est un revers pour le marché du travail», a observé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.

Les embauches sont restées au point mort pour le deuxième mois de suite aux États-Unis en juin, avec seulement 18 000 créations nettes d'emplois, et le taux de chômage est remonté à 9,2% de la population active.

Le rapport est tombé d'autant plus loin des attentes du marché que celles-ci avaient enflé après la rapport du cabinet ADP sur l'emploi privé publié jeudi.

Mais, selon le gouvernement américain, le secteur privé a enregistré 57 000 créations nettes d'emplois en juin, alors qu'ADP en avait comptabilisé 157 000.

Autre déception, les chiffres du mois précédent ont même été révisés en baisse.

Toutefois, le marché a limité de moitié ses pertes en fin de séance.

«Cela ne veut pas dire que l'économie ne va pas s'améliorer, juste que cela va prendre plus de temps avant que le marché du travail ne renaisse», a tenté de rassurer Peter Cardillo, d'Avalon Partners.

Avant la séance de vendredi, l'indice Dow Jones avait enchaîné des hausses au cours de sept des huit dernières séances.

Le rapport «met une pression croissante sur le gouvernement et la Réserve fédérale pour se manifester et continuer à soutenir l'économie. On voit déjà des commentateurs s'interroger sur une nouvelle intervention ou non de la Fed», a rapporté Lindsey Piegza, de FTN Financial.

Pour Peter Cardillo, le choc provoqué par le rapport mensuel pourrait pousser les dirigeants américains à accélérer leur décision sur un éventuel relèvement du plafond de la dette, un sujet qui pour l'instant divise démocrates et républicains à Washington.

Les valeurs bancaires et de l'industrie ont été les plus touchées par le repli généralisé.

Au sein de l'indice Dow Jones, les plus fortes baisses ont été signées par le conglomérat industriel General Electric (-1,61% à 18,99 $), le fabricant d'engins de chantier Caterpillar (-1,09% à 110,41 $) ou encore les banques Bank of America (-2,01% à 10,70 $) et JPMorgan Chase (-1,40% à 40,74 $).

Six des 30 valeurs de l'indice vedette se sont hissées dans le vert.

Le titre du groupe informatique Google a aussi connu une séance difficile (-2,67% à 531,99 $) après des commentaires négatifs de la part des analystes de Morgan Stanley, qui ont abaissé leur recommandation sur le titre en raison de doutes sur l'ampleur des retours sur investissements.

L'action du groupe de médias News Corp a chuté (-3,90% à 16,75 $) alors que les investisseurs s'inquiétaient des répercussions du scandale des écoutes pour l'empire du magnat Rupert Murdoch, qui a choisi de fermer News of the World, tabloïde dominical fleuron de son empire britannique.

Les investisseurs se sont réfugiés sur le marché obligataire. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,016%, contre 3,149% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,277% contre 4,370% la veille.

À Toronto

Les données décevantes sur l'emploi ont aussi fait reculer l'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto qui a clôturé en baisse de 34,3 points, à 13 371,7, après avoir affiché en cours de séance jusqu'à 70 points de recul.

Le dollar canadien a terminé la semaine à 104,09 cents US, en baisse de 0,22 cent.

- Avec La Presse Canadienne