Il est fort possible qu'un important marché boursier américain tel que le Nasdaq tente d'acquérir le Groupe TMX (T.X) avant que la seule offre d'achat canadienne faite pour l'opérateur de la Bourse de Toronto ne puisse porter fruit, estiment des observateurs de l'industrie.

Le retrait la semaine dernière du projet de fusion qui avait été mis de l'avant par le groupe London Stock Exchange (LSE) laisse le champ libre au groupe Maple et son offre publique d'achat hostile de 3,8 milliards de dollars, mais une nouvelle offre provenant d'un opérateur boursier américain aurait plus de chances de convaincre les actionnaires et les autorités de réglementation, a affirmé mercredi Ian Lee, professeur de commerce à l'Université Carleton, à Ottawa.

«Si acquisition il y a, je crois que ce sera une acquisition américaine par le Nasdaq, ou il (le Groupe TMX) demeurera autonome», a déclaré M. Lee en entrevue.

En cas de victoire de Maple, les 13 membres du consortium de banques et régimes de retraite canadiens prendraient le contrôle de 80% des transactions boursières au Canada, ce qui soulève des questions en ce qui a trait à l'accès et à la fixation des prix pour les autres investisseurs.

M. Lee dit croire que la question de la propriété est trop délicate pour que la proposition de Maple survive à un examen mené par le Bureau de la concurrence ou encore qu'elle parvienne à séduire les actionnaires.

«Je ne crois pas que l'offre de Maple va passer», a-t-il déclaré.

«Je ne serais pas étonné du tout si le Nasdaq arrivait et tentait d'acheter (le Groupe TMX)», a ajouté M. Lee.

Le projet de fusion des groupes TMX et LSE a été tué dans l'oeuf la semaine dernière, faute d'appuis suffisants parmi les actionnaires. Le Groupe TMX conservera donc son indépendance, il sera acquis par Maple ou bien il acceptera une éventuelle offre d'une troisième partie.

Thomas Caldwell, gestionnaire de portefeuille et actionnaire du Groupe TMX, s'oppose à l'offre de Maple parce qu'elle permettrait à des banques canadiennes - parmi les plus importants investisseurs à la Bourse de Toronto - d'en contrôler une importante partie.

M. Caldwell ne croit toutefois pas qu'un Groupe TMX indépendant ait la stature nécessaire pour être concurrentiel aux États-Unis et ailleurs dans le monde au sein d'une industrie actuellement emportée par une vague de consolidation.

Maple inclut 13 poids lourds du secteur canadien de la finance, parmi lesquels la Caisse de dépôt et placement du Québec, le Mouvement Desjardins, Banque Nationale Groupe financier (TSX:NA) et le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario (RREO).