Le pdg de la Bourse de Toronto, Thomas Kloet, a indiqué vendredi, devant des financiers new-yorkais, que la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario se pencherait en juillet sur son projet de fusion avec le groupe LSE, qui exploite notamment la Bourse de Londres.

M. Kloet a par ailleurs souligné avoir hâte de connaître la décision d'Industrie Canada, qui doit évaluer si la transaction proposée présente «un avantage net» pour le pays.

Il a répété que la nouvelle entité et ses filiales demeureraient soumises aux autorités réglementaires du pays. Thomas Kloet a assuré que la fusion serait bonne autant pour les investisseurs que pour les entreprises.

Pour sa part, le pdg du LSE Xavier Rolet, a prédit un échec de l'offre rivale du Maple Group Acquisition Corp., évaluée à 3,6 milliards $.

Selon lui, le Bureau de la concurrence bloquerait une fusion du TMX avec le Alpha Group, détenu par les grandes banques. À son avis, une telle transaction serait «très problématique».

M. Rolet a indiqué que toute fusion potentielle des deux groupes verrait le Maple Group prendre le contrôle de 90 pour cent des échanges boursiers au pays, et pourrait ainsi exiger «un loyer monopolistique».

L'homme a expliqué que s'il était actionnaire du TMX, il n'en laisserait jamais le contrôle au groupe de banques canadiennes et de régimes de retraite associé au Maple Group, pour une entente qui comporte autant d'incertitudes.

Il a ajouté que M. Kloet et lui-même avaient rencontré plusieurs actionnaires au cours des dernières semaines et qu'ils avaient reçu des réactions positives concernant leur proposition d'entente.

Les deux exploitants boursiers tiendront des réunions d'actionnaires concurrentes le 30 juin pour tenir un vote de façon à sceller l'entente rapidement.

Le Maple Group veut faire connaître son offre de 3,6 milliards $, dans l'espoir qu'une majorité d'actionnaires vendent leurs titres au consortium de banques canadiennes et de régimes de retraite, au lieu de voter avec le conseil d'administration du TMX pour devenir une partie d'un conglomérat trans-frontalier.

Ce groupe comprend l'Alberta Investment Management Corporation, la Caisse de dépôt et placement du Québec, l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, CIBC Marchés mondiaux, la Financière Banque Nationale, le conseil d'administration du régime de retraite ontarien Teachers', Capital Scotia et Valeurs TD.

La bataille entre les investisseurs rivaux pour le Groupe TMX est devenu plus acerbe et davantage publique au fur et à mesure que la date du 30 juin approche.

Le résultat déterminera l'avenir de l'entreprise canadienne des marchés des capitaux, qui gère la Bourse de Toronto, le marché montréalais des produits dérivés, la Bourse de croissance de Toronto et d'autres marchés.

M. Kloet dit avoir hâte à une audience, le mois prochain, de la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario, qui déterminera si elle met ou non de côté une règle interdisant à un actionnaire de posséder plus que 10 pour cent du TMX.

M. Kloet estime également qu'Industrie Canada approuvera la fusion en vertu de la Loi sur Investissement Canada.

Les tires du TMX perdait 1,13 pour cent de leur valeur, ou 50 cents, terminant la journée à 43,80 $ l'unité, sur le plancher de la Bourse de Toronto, vendredi.