Les Bourses de New York et Toronto ont terminé en nette baisse jeudi, plombées par un plongeon des cours des matières premières, qui s'est ajouté à un indicateur décevant sur le front de l'emploi aux États-Unis.

L'indice composé S&P/TSX a perdu 155,94 points, à 13 455,38 points, et la Bourse de croissance TSXV a cédé 77,88 points, à 2047,80 points.

La baisse des prix des ressources a contribué au recul du dollar canadien de 1,05 cent, à 103,28 cents US.

Le cours du pétrole brut a plongé de 9,44 $, soit de près de neuf pour cent, à 99,80 $ US le baril. Il s'agit d'un recul marqué par rapport à un sommet de deux ans et demi atteint la semaine dernière, à près de 115 $ US, et de la plus importante perte de points de pourcentage en une seule journée en plus de deux ans.

Les prix des métaux ont aussi retraité, le cours du cuivre pour livraison en juillet ayant perdu 14 cents, à 4 $ US la livre, tandis que l'or a chuté de 33,90 $, pour terminer la journée à 1481,40 $ US l'once.

L'argent a cédé 3,15 $, à 36,24 $ US l'once, un recul de plus de 20% cette semaine.

Des analystes ont expliqué la chute des prix du pétrole et des métaux par des données économiques décevantes aux États-Unis et la crainte que les plus hauts taux d'intérêt en Asie fassent fléchir la demande pour les matières premières.

Le nombre de demandes d'assurance-chômage a augmenté de 43 000 la semaine dernière aux États-Unis pour atteindre 474 000, son niveau le plus élevé des huit derniers mois. Les statistiques américaines d'avril sur l'emploi doivent être diffusées vendredi.

Le secteur énergétique était en baisse de 2,68%, le titre de Suncor Energy [[|ticker sym='T.SU'|]] ayant perdu 2,20 $, à 39,60 $, tandis que celui de Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]] a cédé 1,10 $, à 41,24 $.

Le secteur aurifère a aussi affiché un recul, l'action de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] ayant notamment perdu 1,64 $, se transigeant à 47,13 $.

Le secteur des métaux a retraité de près de 3%.

Les pertes se sont étendues dans la plupart des composantes de la Bourse de Toronto.

Mais les marchés ont obtenu un peu de soutien du secteur des télécommunications, après que le géant Telus [[|ticker sym='T.T'|]] eut rapporté un profit en progression de 19%, à 328 millions, $ ou 1,01 $ par action, pour le premier trimestre.

New York aussi dans le rouge

Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a lâché 139,41 points (1,10%) à 12 584,17 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 13,51 points (0,48%) à 2814,72 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,91% (-12,22 points) à 1335,10 points.

«Le marché est affaibli par le pétrole et les métaux», a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

Après un début de séance en demi-teinte, les indices de Wall Street ont décroché quand les matières premières ont creusé leurs pertes, affichant des reculs spectaculaires, notamment 10% pour l'argent ou 9% pour le pétrole.

«C'est clairement de la spéculation. A ces niveaux-là, le pétrole était un pari spéculatif qui marchait très bien jusqu'à présent, mais le vent a tourné», a commenté Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

«Les spéculateurs sont tous allés dans la même direction: la vente», a-t-il ajouté.

Les matières premières ont pâti d'un rebond du dollar. Les fonds spéculatifs y avaient placé des sommes massives pour protéger leur capital d'une perte de valeur avec l'affaiblissement du billet vert. Quand il s'est raffermi jeudi, elles ont donc subi de plein fouet l'effet inverse, entraînant dans leur chute en Bourse les secteurs énergétiques et miniers.

En début de séance, la tendance avait été affectée par l'annonce d'une forte augmentation des inscriptions au chômage la semaine dernière aux États-Unis. Cette nouvelle a été particulièrement mal reçue à la veille de la publication des statistiques mensuelles de l'emploi dans le pays.

Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,168% contre 3,223% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,281% contre 4,329% la veille.

Des analystes ont expliqué la chute des prix du pétrole et des métaux par des marges de profit plus grandes pour l'argent, des données économiques décevantes aux États-Unis et la crainte que les plus hauts taux d'intérêt en Asie fassent fléchir la demande pour les matières premières.