Deutsche Börse a annoncé mercredi le lancement de son offre de fusion avec NYSE Euronext à ses actionnaires après avoir obtenu le feu vert du gendarme allemand de la Bourse, le BaFin.

L'offre, qui court jusqu'au 13 juillet inclus, porte sur le rachat de l'intégralité des parts des actionnaires de Deutsche Börse par la future holding des deux groupes, qui siègera aux Pays-Bas. L'accord de 75% des actionnaires de Deutsche Börse sera nécessaire.

Si ce seuil de 75% est atteint, une prolongation de l'offre sera activée et durera deux semaines, du 20 juillet au 2 août inclus, dans les mêmes termes et conditions que l'offre initiale, selon le prospectus.

«La publication de l'offre est une nouvelle étape sur le chemin de la combinaison prévue» entre Deutsche Börse et NYSE Euronext, a déclaré le patron de l'opérateur boursier allemand Reto Francioni, cité dans un communiqué.

«Nos actionnaires ont à présent une occasion historique», a-t-il insisté. «Ils ne profiteront pas seulement d'une hausse immédiate de la valeur grâce aux synergies prévues, mais aussi du potentiel attractif de croissance du nouvel ensemble», a-t-il ajouté.

Une fusion entre l'opérateur de la Bourse de Francfort et l'opérateur du New York Stock Exchange et des places de Paris, Bruxelles Amsterdam et Lisbonne formerait la première Bourse du monde et serait particulièrement puissante sur les marchés de dérivés. En outre le nouvel ensemble devrait générer «au moins 500 millions d'euros de synergies» par an, a promis M. Francioni fin avril.

Aux États-Unis les actionnaires de NYSE Euronext devront se prononcer le 7 juillet sur l'union avec Deutsche Börse. Une majorité simple (50% plus une voix) est requise dans ce cas de figure.

En cas de succès de ces deux opérations parallèles, toutes les actions des deux groupes seront converties dans la holding, qui n'a pas encore de nom définitif. Elle s'appelle pour l'instant Alpha Beta Netherlands Holding N.V, et prévoit d'être cotée à New York, Francfort et Paris.

Chaque action du capital de Deutsche Börse sera échangée contre une action ordinaire de la nouvelle société et chaque action du capital de NYSE Euronext contre 0,47 action du capital du nouvel ensemble.

Au terme du processus de fusion, prévue pour le quatrième trimestre, la holding devrait être détenue à 60% par Deutsche Börse et à 40% par NYSE Euronext.

Ces plans sont toutefois menacés par les manoeuvres des plateformes américaines Nasdaq OMX et IntercontinentalExchange (ICE), qui ont décidé lundi de lancer une offre hostile sur NYSE Euronext présentée comme plus attractive.

Devant le refus de la direction de NYSE Euronext de négocier avec eux, Nasdaq OMX et ICE ont en effet décidé de se présenter directement auprès des actionnaires du groupe transatlantique.