De moins en moins d'Américains placent leur argent sur les marchés boursiers, leur méfiance née de la crise financière continuant de grandir malgré le rebond de Wall Street, surtout dans les couches populaires, selon un sondage publié jeudi par l'institut Gallup.

Seuls 54% d'entre eux détiennent des actions, que ce soit directement ou par l'intermédiaire d'un organisme de placement, plan épargne retraite ou fonds de pension. Cette proportion, la plus faible mesurée depuis 1999, ne cesse de diminuer depuis 2007 -année qui a marqué le début de la crise financière et de la récession, quand elle atteignait 65%.

«Wall Street a encore beaucoup à faire pour regagner la confiance de l'Américain moyen», a constaté Gallup.

«La crise financière et les pertes qu'elle a engendrées pour de nombreux investisseurs se sont ajoutées au plan de sauvetage du gouvernement et aux scandales qui ont touché Wall Street pour détourner de nombreux Américains de l'investissement dans les actions», a ajouté l'institut.

«Même si le marché s'est envolé ces deux dernières années, il est difficile pour la plupart des Américains de comprendre ce qui se passe à Wall Street et pourquoi, ce qui les fait hésiter à investir», a-t-il poursuivi.

Pendant que les investisseurs se détournaient de la Bourse, le Dow Jones a rebondi d'environ 90% depuis son plancher de mars 2009, retrouvant ses niveaux de juin 2008.

La situation est contrastée selon les couches sociales, puisque 87% des Américains gagnant plus de 75 000 dollars par an détiennent des actions.

Le régulateur boursier américain, la SEC, a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude face à la désaffection des investisseurs individuels, notamment après le «krach éclair» qui a vu le Dow Jones chuter de plus de 9% en quelques minutes le 6 mai 2010.

Le sondage, réalisé à un rythme annuel, a été effectué auprès de 1077 personnes entre le 7 et le 11 avril. Sa marge d'erreur est de quatre points de pourcentage.